SASU à l'IR et avance associé
Bonjour à tous,
J'ai créé une SASU à l'IR en février 2025.
Je suis associé unique, et je me pose une question concernant les flux financiers entre moi et la société.
Est-ce que je peux mettre en place un système d'avances d'associé mensuelles (ou régulières) afin de pouvoir percevoir un montant de trésorerie de manière continue, tout en régularisant tout ça en fin d'exercice via l'affectation du résultat ?
L'idée serait donc de prélever une somme chaque mois à titre d'avance, en attendant le résultat final de l'année.
Est-ce que cela est juridiquement et fiscalement acceptable dans une SASU à l'IR ? Y a-t-il des précautions particulières à prendre (formalisme, écritures, etc.) ?
Merci d'avance pour vos éclairages.
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VincentB_
Nombre de posts : 2986Nombre de likes : 1181Inscrit : 11 juillet 2022Bonjour.
Non. Convention interdite (à l'IR comme à l'IS).
Et je ne ferai pas de commentaires, je risque de dire des choses que après on regrette.
Avocat (non, pas celui qui se mange)
Free-Worker-1388452Allez y faite votre commentaire :)
Free-Worker-1388452Pour clarifier : je ne parlais pas d’avance sur dividendes ni d’un prélèvement automatique sur un bénéfice non encore réalisé. Mon intention était simplement de savoir s’il est juridiquement possible de faire des prélèvements personnels réguliers dans une SASU à l’IR, en les comptabilisant correctement (compte courant d’associé, ou compte 108), en attendant la régularisation lors de l’affectation du résultat. J’ai lu que ce type de fonctionnement est assez courant dans les SASU à l’IR, avec prudence évidemment, et je voulais simplement comprendre les limites et le formalisme requis (pièces justificatives, écriture comptable, etc.).
Si vous faisiez allusion à une avance sur bénéfice futur ou à une convention d’avance sur dividende, je comprends tout à fait votre mise en garde. Mais ce n’était pas mon intention.
Merci par avance si vous avez la possibilité de m’apporter une précision complémentaire.
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VincentB_
Nombre de posts : 2986Nombre de likes : 1181Inscrit : 11 juillet 2022faire des prélèvements personnels réguliers dans une SASU à l’IR, en les comptabilisant correctement (compte courant d’associé, ou compte 108), en attendant la régularisation lors de l’affectation du résultat.
Et
Si vous faisiez allusion à une avance sur bénéfice futur ou à une convention d’avance sur dividende, je comprends tout à fait votre mise en garde. Mais ce n’était pas mon intention.
...dans le même post, c'est couillu.
Donc vous faites des prélèvements qui sont une avance sur le résultat futur. MAIS ce n'est pas une avance sur bénéfice futur.
Marmotte, chocolat, papier d'alu... Mon confrère Eolas a décerné des prix Busiris pour moins que ça.
Vous ne pouvez le faire qu'à une condition : que jamais votre compte courant ne bascule dans le débiteur - mais évidemment pas besoin de "régul" en fin d'exo, il n'y a rien à régulariser en ce cas.
J’ai lu que ce type de fonctionnement est assez courant dans les SASU à l’IR
Je ne sais pas si vous avez remarqué mais le "ça se pratique couramment dans les SAS à l'IR" est en train de devenir le running gag pour justifier tourtes les conneries possibles et imaginables.
Avocat (non, pas celui qui se mange)
- Free-Worker-1388452
Merci pour votre retour, même s’il est un peu sec 😅
Je me suis sans doute mal exprimée en parlant « d’avance sur résultat futur », ce qui a prêté à confusion. Ce que je voulais dire, c’est que je fais des retraits sur le compte courant d’associé, en attendant l’affectation du résultat, en m’assurant toujours que le compte reste créditeur.Je suis bien conscient que : Ce n’est ni une avance sur dividende, ni une avance sur bénéfice futur dans le sens juridique du terme. Que Le respect du solde créditeur du compte courant est impératif pour rester dans les clous.
Je reconnais que « ça se fait souvent » n’est pas un argument juridique, mais ce fonctionnement est bel et bien répandu dans les SASU à l’IR, et reste valable tant qu’on respecte les règles comptables.
Bref, pas de quoi sortir le papier d’alu 😄 Merci tout de même pour la piqûre de rappel !
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VincentB_
Nombre de posts : 2986Nombre de likes : 1181Inscrit : 11 juillet 2022Houlala, quel galimatias...
Je me suis sans doute mal exprimée en parlant « d’avance sur résultat futur », ce qui a prêté à confusion.
C'est le moins que l'on puisse dire mais y a pas que ça. TOUT porte à confusion. Bon, on reprend.
je fais des retraits sur le compte courant d’associé [...] en m’assurant toujours que le compte reste créditeur.
Bon ben voilà. Là vous pouvez. Tout le reste est sans intérêt.
Il n' y a évidemment aucun formalisme à réaliser (au contraire, je le déconseille fortement ; c'est si vous formalisez des prélèvements réguliers que vous risquez de voir ça requalifié en rémunération soumise à cotisations)... si ce n'est respecter celui relatif aux conventions règlementées lors de l'AGA - s'il y a lieu.
en attendant l’affectation du résultat
Mézenfin NON ! Ca n'a rien à voir avec l'affection du résultat... Pourquoi parlez-vous de ça ? C'est incompréhensible...
les règles comptables
Ce ne sont pas des règles comptables, elles sont juridiques.
mais ce fonctionnement est bel et bien répandu dans les SASU à l’IR
Ce n'est absolument pas propre aux SAS et ce n'est pas non plus propre aux sociétés IR...
Au contraire, c'est sans doute dans les SAS IR que ça se pratique le moins... Les prélèvements sur le CCA sont plutôt utilisés dans les sociétés IS (puisqu'on sort des fonds en franchise d'imposition) ou - je ne développerai pas, on s'y perdrait - dans les sociétés civiles agricoles (où les soldes créditeurs de CC peuvent devenir monstrueux).
Avocat (non, pas celui qui se mange)
- Free-Worker-1388452
Merci pour ce décryptage pédagogique, même si un peu théâtral 😄
Je note donc qu’on est bien d’accord sur l’essentiel : je peux faire des retraits sur mon compte courant d’associé tant qu’il reste créditeur, sans formalisme particulier, en dehors des conventions réglementées si nécessaire.
Le reste n’était effectivement qu’un contexte, que j’aurais pu éviter de détailler.
Merci encore pour la clarification, en espérant que mon prochain galimatias soit plus digeste ! 😉
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Nombre de posts : 48Nombre de likes : 45Inscrit : 23 octobre 2014STOP !
Tout ceci est une discussion surréaliste.
Si vous voulez sortir de l'argent de la société, c'est soit du salaire, soit des dividendes. Pas d'autre solution.
Personne (à part vous, et encore ...) ne comprend comment vous comptez procéder pour mettre en place un système d'avances.
Et visiblement vous ne comprenez pas les réponses de VincentB.
Cette histoire de compte courant d'associé qui reste créditeur, ça voudrait dire que, par exemple, vous transférez 12 000 euros de votre compte personnel vers le compte de la société, puis que pendant un an vous transférez tous les mois 1000 euros depuis le compte de la société vers votre compte personnel. Je ne sais pas quel serait l'intérêt de la manœuvre, et ça ne correspond pas à la définition habituelle du mot "avance".
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VincentB_
Nombre de posts : 2986Nombre de likes : 1181Inscrit : 11 juillet 2022Non.
Cette quote-part n'est qu'une base d'imposition.
Cela ne permet pas un versement effectif de sommes à l'associé : ceci impose une rémunération de fonction ou un dividende.
Jurisprudence constante.
Je sais que certains veulent aller là dessus pour contester les redressements sur les SAS IR : ils perdront.
Avocat (non, pas celui qui se mange)
- Free-Worker-1388452
Merci pour votre retour.
Je pense qu’il y a eu un malentendu sur la terminologie utilisée. Je ne parle pas d’un compte courant d’associé créditeur par construction, c’est-à-dire avec un apport volontaire préalable de 12 000 € de ma part à la société. Je parle simplement de prélèvements personnels réguliers sur le compte courant d’associé dans le cadre d’une SASU à l’IR, où l’associé est directement imposé sur le résultat de la société.
Dans cette configuration :
in’y a pas de distribution de dividendes au sens juridique, (il n’y a pas de dividendes tout court en SASU à l’IR on appele ça des bénéfices)
Cela ne correspond pas à un prêt de 12 000 €, mais à une sortie progressive de fonds dans l’année, en attendant la clôture de l’exercice et l’imposition des bénéfices au nom de l’associé.
Je posais simplement la question au départ c’était pas la peine d’être comme ça, il n’y qu’à dire les choses gentiment je demandais juste des conseils mais visiblement vous êtes beaucoup dans l’attaque, c’est dommage cette façon de communiquer dans la haine
Je reste totalement ouvert aux remarques constructives, mais je pense qu’on peut échanger sereinement, même sur des sujets techniques où les interprétations peuvent varier selon les cas. Merci à ceux qui prendront le temps de le faire.
Contacter en MPYxil
Nombre de posts : 48Nombre de likes : 45Inscrit : 23 octobre 2014Non, aucune haine, juste des gens qui essaient de vous expliquer qu'un gérant de société ne peut pas sortir de l'argent comme ça.
Enfin, techniquement, vous faites ce que vous voulez, mais si vous enfreignez les lois vous risquez de gros ennuis.
Faites-vous accompagner par un professionnel. Car il semble que vous confondez les notions de "compte courant d'entreprise" et "compte courant d'associé".
- Free-Worker-1388452
Oui je ne suis pas du métier forcément il est possible que je mélange ou confonde certaines chose, c’est beaucoup d’information pour une personne qui n’y connais rien de base, c’est pour cela que j’avais besoin d’aide pour peut être m’expliquer mais apparemment ici on se fait agresser dès qu’on demande de l’aide comme ci on était hors la loi 😅. J’ai bien évidement pris des rdv avec des comptables afin de me faire accompagner
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FreeHappy
Nombre de posts : 42Nombre de likes : 10Inscrit : 27 mars 2024Si vous voulez de l'argent tous les mois c'est un salaire. Là ça donne l'impression que vous voulez éviter la case salaire pour toucher des ARE par exemple.
Votre boîte ne peut pas prêter de l'argent à l'associé que vous êtes. Ce qu'explique VincentB, c'est que vous en tant qu'associé pouvez prêter de l'argent à votre boîte et en obtenir le remboursement. Cela ne correspond absolument pas à ce que vous recherchez.
Il y a bien le concept d'avance sur quote part /dividende, mais vous l'avez rejeté et c'est tellement encadré que je ne suis pas certain qu'il puisse s'appliquer à votre cas. Ce serait à discuter avec un expert.
Free-Worker-1388452Merci à vous pour votre réponse, concernant les ARE je n’y ai pas le droit
Pour le reste merci c’est assez clair je vais en discuter avec un expert :)
Merci à vous
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Freelance91
Nombre de posts : 3174Nombre de likes : 706Inscrit : 17 janvier 2007La personne pourrait faire une AG chaque début de mois et distribuer un acompte de quote-part de résultat ?
https://www.zefyr.net/blog/ma-compta-au-jour-le-jour/comptabilite-sasu-ir
Puisque le président n’a ni rémunération, ni salaire, il peut donc se verser à tout moment une quote part de participations aux bénéfices.
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VincentB_
Nombre de posts : 2986Nombre de likes : 1181Inscrit : 11 juillet 2022Stop, stop, stop... les dernières interventions des différents forumers sont complètement à côté de la plaque, là...
Tout le monde va se servir un mojito triple glace.
Virgin le mojito...
Voilà, après qqs lampées rafraîchissantes, les cerveaux sont revenus à une température normale, on reprend.
Si vous voulez sortir de l'argent de la société, c'est soit du salaire, soit des dividendes. Pas d'autre solution.
Faux.
Vous pouvez parfaitement faire des prélèvements sur un compte courant créditeur. C'est juridiquement un remboursement de prêt, donc ni une rémunération ni un dividende.
Personne (à part vous, et encore ...) ne comprend comment vous comptez procéder pour mettre en place un système d'avances.
Nanmého !
Et visiblement vous ne comprenez pas les réponses de VincentB.
Vous non plus, c'est ballot.
Ce qu'explique VincentB, c'est que vous en tant qu'associé pouvez prêter de l'argent à votre boîte et en obtenir le remboursement. Cela ne correspond absolument pas à ce que vous recherchez.
Ah ? J'ai dit ça moi ? Sûr ? Formel ? Catégorique ? Certain ?
(spoiler : la réponse à cette question est non)
Cette histoire de compte courant d'associé qui reste créditeur, ça voudrait dire que, par exemple, vous transférez 12 000 euros de votre compte personnel vers le compte de la société.
Non.
Le compte courant est le plus souvent alimenté par des dividendes ou des rémunérations non encaissés.
Exemple : je parlais des sociétés agris ; elles sont presque toujours à l'IR ; or la part de résultat revenant aux associés est parfois très supérieure à leurs besoins personnels annuels.... En ce cas ils en laissent une partie dans la caisse de la société et comptablement on crédite leur CCA.
C'est très intéressant pour tout le monde - la société, l'associé, l'Etat - car :
cela contribue à l'autofinancement de la société ;
le CCA peut être rémunéré par un taux d'intérêt (puisque c'est un prêt) ;
les intérêts sont fiscalement déductibles - dans certaines limites (c'est une faveur consentie par le droit fiscal puisque cela encourage l'autofinancement des entreprises).
Evidemment c'est possible dans n'importe quelle société, pas seulement en agri ! La particularité de l'agri c'est que le CCA lors du départ en retraite de l'exploitant peut être souvent très supérieur... à la valeur de ses titres sociaux (dans le cognaçais ou le bordelais, pour rester dans mon coin, je vous dis pas les chiffres...).
A aucun moment je n'ai parlé de versements faits par l'associé à sa société. Ca se pratique notez-le (surtout à l'IS) mais il n'a jamais été question de ça ici et particulièrement dans mes propos.
Donc :
je fais des retraits sur le compte courant d’associé [...] en m’assurant toujours que le compte reste créditeur.
...je réitère mes propos :
Bon ben voilà. Là vous pouvez.
Tant que le CCA reste créditeur on peut. Aucun souci. Moi-même je le fais à titre personnel fréquemment dans ma structure d'exercice... à l'IR.
Free-Worker-1388452 dans son post initial négligeait de préciser qu'il y a un CC créditeur d'où ma première réponse sèche... et négative. Mais s'il a un CC créditeur ça change tout. Quant à savoir comment une société créée en février dernier peut avoir un CC créditeur "cela ne nous regarde pas". Apport en CC à la constitution, vente à titre perso d'un élément d'actif, que sais-je...
Qui plus outre :
Si vous voulez de l'argent tous les mois c'est un salaire.
Si vous voulez sortir de l'argent de la société, c'est soit du salaire
"Rémunération de dirigeant", pas "salaire".
La personne pourrait faire une AG chaque début de mois et distribuer un acompte de quote-part de résultat ?
Je ne connais pas ce cabinet comptable mais un conseil : ne cherchez pas à le connaître non plus.
C'est un tissu d'idioties. Encore un qui fait la promotion de la SAS IR comme d'un produit miracle pour vendre sa sauce... on est à peu près au niveau des pubs pour les lessives des années 70.
C'est une distribution de dividende fictif. Point. Je lisais déjà ce genre de stupidités il y a 30 ans sur les SNC.
Par ailleurs si on formalise dans un PV des prélèvements réguliers sur un CCA créditeur, il y a un risque que ce soit requalifié en rémunération. Là par contre ne m'en demandez pas plus : c'est totalement pifométrique. Mais je le sens pas. Des fois il y a des trucs qu'il vaut mieux faire sans que ça se voie trop même si c'est légal...
Avocat (non, pas celui qui se mange)
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FreeHappy
Nombre de posts : 42Nombre de likes : 10Inscrit : 27 mars 2024Vous pouvez parfaitement faire des prélèvements sur un compte courant créditeur. C'est juridiquement un remboursement de prêt, donc ni une rémunération ni un dividende
A un salarié je veux bien, mais un dirigeant c'est possible ???
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VincentB_
Nombre de posts : 2986Nombre de likes : 1181Inscrit : 11 juillet 2022A un salarié je veux bien, mais un dirigeant c'est possible ???
C'est l'inverse.
J'aurais bcp de mal à admettre qu'un salarié prête à son employeur ! Il me semble que c'est possible dans la limite de 10% des capitaux propres, à confirmer...
Un dirigeant non-associé : non. Mais on parle bien d'associé... peu importe qu'il soit ou non dirigeant.
Avocat (non, pas celui qui se mange)
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FreeHappy
Nombre de posts : 42Nombre de likes : 10Inscrit : 27 mars 2024"Rémunération de dirigeant", pas "salaire".
Ici on parle bien d'un président de SAS assimilé salarié, le terme salaire me parait acceptable.
J'aurais bcp de mal à admettre qu'un salarié prête à son employeur ! Il me semble que c'est possible dans la limite de 10% des capitaux propres, à confirmer...
Un dirigeant non-associé : non. Mais on parle bien d'associé... peu importe qu'il soit ou non dirigeant.
Je maintiens mon propos initial, pas de prêt au dirigeant: https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000020465599
Et je ne parle bien évidement pas d'un compte courant d'associé créditeur.
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VincentB_
Nombre de posts : 2986Nombre de likes : 1181Inscrit : 11 juillet 2022Non. Le salaire est une somme versée à un salarié au sens du droit du travail. Une rémunération versée à un dirigeant n'est pas un salaire quel que soit son régime de sécu.
L'expression "assimilé salarié" est très dangereuse et souvent mal comprise.
Pour l'article que vous citez attention on s'egare un peu. Nous parlons bien de cca. Tant qu'il reste créditeur son titulaire n'est pas en situation de convention interdite.
Si un dirigeant associé tire sur son cca créditeur, tant qu'il reste dans le vert il n'y a pas violation de la disposition que vous citez.
Avocat (non, pas celui qui se mange)
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Nombre de posts : 7Nombre de likes : 0Inscrit : 20 février 2023Merci Vincent pour ta précision — c’est clair que sur le plan du droit pur, tu as entièrement raison : on ne peut pas juridiquement “distribuer” un bénéfice qui n’a pas encore été arrêté, ni parler de dividendes avant la clôture et la décision d’affectation.
Mais dans mon cas (et celui de beaucoup de SASU à l’IR), on n’est pas dans une logique de distribution de dividendes, ni dans une rémunération déguisée.
Il s’agit plutôt d’avances de trésorerie sur bénéfice prévisible, comptabilisées au compte 455 “Associé – compte courant”, et régularisées lors de la clôture.Le Plan Comptable Général autorise d’ailleurs que ce compte retrace tous les mouvements entre la société et l’associé, y compris les prélèvements personnels (PCG, compte 455).
Tant que :
le compte courant n’est pas débiteur à la clôture ;
la trésorerie est réellement encaissée (on ne retire pas sur du CA non payé) ;
et qu’on ne qualifie pas ces flux de “salaire” ;
…il n’y a ni distribution anticipée, ni rémunération, ni prêt interdit au sens de l’article L225-43 du Code de commerce.
En pratique, la plupart des indépendants en SASU IR fonctionnent ainsi, le tout étant régularisé à la clôture et fiscalement transparent puisque le bénéfice est imposé directement entre les mains de l’associé (CGI 239 bis AB).
C’est donc plus une question de prudence formelle que d’illégalité, tant que la régularisation est faite correctement.
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hmg
Nombre de posts : 27203Nombre de likes : 510Inscrit : 9 janvier 2005rbart92 écrivait :
Merci Vincent pour ta précision — c’est clair que sur le plan du droit pur, tu as entièrement raison : on ne peut pas juridiquement “distribuer” un bénéfice qui n’a pas encore été arrêté, ni parler de dividendes avant la clôture et la décision d’affectation.
Mais dans mon cas (et celui de beaucoup de SASU à l’IR), on n’est pas dans une logique de distribution de dividendes, ni dans une rémunération déguisée.
Il s’agit plutôt d’avances de trésorerie sur bénéfice prévisible, comptabilisées au compte 455 “Associé – compte courant”, et régularisées lors de la clôture.
Il n'y a pas de "droit pur" et de droit "logique". Il y a LE DROIT.
Inutile de chercher à expliquer une pratique illégale en indiquant qu'elle est pratiquée donc qu'elle est légale. Ou de faire appel à la logique.
Ce n'est pas parce que tout le monde passe sur une zone herbeuse interdite dans un jardin public que c'est autorisé et que vous ne serez pas verbalisé si vous le faite. Le fait que 5000 personnes soient passés avant ne vous donne pas une "carte sortie de prison". La pratique ne rend pas une chose légale. Demain, vous pouvez en le faisant être verbalisé.
Je tiens par ailleurs à insister sur un détail déjà relevé qui altère une partie des échanges : La notion de compte courant.
Lorsque vous recevez de la banque de l'entreprise un relevé de compte courant, c'est un extrait de la comptabilité de la banque. C'est le compte courant (par opposition à compte bloqué par exemple) de son client (votre entreprise).
Quand on parle du compte courant du président de SASU dans l'échange, on ne parle pas du compte bancaire de l'entreprise. On parle du compte courant du président dans la comptabilité de l'entreprise.
Donc quand on dit que le "compte courant du dirigeant ne doit pas être débiteur", on ne veut pas dire "le compte courant de l'entreprise dans la comptabilité de la banque ne doit pas être débiteur". Ce sont deux personnes différentes (dirigeant et entreprise qu'il dirige) et deux comptabilités différentes (celle de l'entreprise et celle de la banque).
Le fait qu'il reste de l'argent en banque quand une personne prend une avance semble logique (la banque ne va pas toujours accepter un découvert de milliers d'euros sur une nouvelle entreprise sans broncher). Par contre, cela ne veut pas dire pour autant que cette personne a le droit de prendre cet argent.
Pour plus de clarté, utilisez comme VincentB_ CCA pour compte courant d'associé. J'ajouterai CCE pour compte courant de l'entreprise.
Le Plan Comptable Général autorise d’ailleurs que ce compte retrace tous les mouvements entre la société et l’associé, y compris les prélèvements personnels (PCG, compte 455).
Le texte de base du PCG est "enregistre à son crédit le montant des fonds mis ou laissés temporairement à la disposition de l'entité par les associés". De base, il n'est pas indiqué que le CCA peut être débiteur à un moment quelconque. Ce sont les sommes laissées temporairement en "crédit" avant d'être remboursées.
Il est facile de voir juste à côté dans le plan comptable la description d'un compte qui peut être débiteur ou créditeur. C'est le 451 (groupe) : "enregistre à son débit le montant des fonds avancés directement ou indirectement de façon temporaire par l'entité aux sociétés du groupe, et à son crédit le montant des fonds mis directement ou indirectement à disposition de l'entité par les sociétés du groupe."
Il est clair que si le législateur avait voulu que le CCA puisse être débiteur qu'il l'aurait précisé dans sa définition dans le plan comptable général.
Tant que :
le compte courant n’est pas débiteur à la clôture ;
Vous pouvez donner la source de cette information sur le CCA ?
Pour ma part, j'ai toujours considéré (et on m'a enseigné) que le CCA se traitait au jour le jour. D'ailleurs votre analyse a un gap : elle suppose que toutes les entreprises ont des clôtures au 31/12. Or, une entreprise ayant un exercice à cheval pourrait selon vos propos avoir au 31/12 un dirigeant avec un CCA débiteur sans conséquence ? Je pourrais de ma propre initiative faire 100k de prélèvements en N et décider de répartir 50k sur chaque année civile (N et N+1) avec un compte débiteur de 50k au 31/12/N ? Un contrôleur peut considérer que ce débit est un revenu distribué non déclaré en N (avec majorations et intérêts de retard).
Si cette information vient d'un des sites qui promeut la SASU IR, peut-être devriez vous aller voir auprès du CCN (conseil national de la comptabilité) de quelle manière ils l'analysent eux. (rappel : j'ai cité la définition des comptes 455 et 451 plus haut).
la trésorerie est réellement encaissée (on ne retire pas sur du CA non payé) ;
Vous confondez ici trésorerie CCE et CCA.
Il est possible qu'une entreprise ait un CCE débiteur (à la banque car en compte réciproque il sera créditeur dans la comptabilité de l'entreprise) en fin d'année sans remettre en question la rémunération du dirigeant. La banque peut autoriser des découverts. Il peut aussi y avoir des situations où des opérations en rapprochement font que le CCE en comptabilité est à découvert, alors que ce compte dans la comptabilité de la banque ne l'est pas encore ou ne le sera pas car des opérations arrivant au début de la période suivante compenseront ces montants en rapprochement.
et qu’on ne qualifie pas ces flux de “salaire” ;
Qualifier une chose, cela peut avoir de l'importance. Mais si ça a la forme, la couleur et la finalité de quelque chose, difficile de dire que cela ne l'est pas. Par ailleurs, en cas de litige, ce n'est pas vous qui qualifierez le mouvement, c'est le tribunal.
…il n’y a ni distribution anticipée, ni rémunération, ni prêt interdit au sens de l’article L225-43 du Code de commerce.
Sauf que ce n'est pas à vous de le qualifier. C'est au tribunal. Et bis repetita : si ça a la forme, la couleur et la finalité de quelque chose, difficile de dire que cela ne l'est pas.
En pratique, la plupart des indépendants en SASU IR fonctionnent ainsi, le tout étant régularisé à la clôture et fiscalement transparent puisque le bénéfice est imposé directement entre les mains de l’associé (CGI 239 bis AB).
C’est donc plus une question de prudence formelle que d’illégalité, tant que la régularisation est faite correctement.
Je pense qu'il faut que vous soyez prudent : une pratique erronée faite par des milliers de personnes ne rend pas cette pratique légale comme déjà indique plus haut.
Pour mes clients en société qu'ils soient EURL/SARL/SAS/SASU... et qu'ils soient IS ou IR (un ou deux dossiers récupérés dans le temps), j'ai toujours été clair : Pas d'avances sur dividendes, pas de montants pris dans l'entreprise sans un justificatif a priori. Après, dans les rares cas, où il y a eu des erreurs, les clients concernés ont été informés des risques.
Cordialement, - HMG - <a href="mailto:hmg_71@yahoo.fr" rel="nofollow noopener">hmg_71@yahoo.fr</a> Expert comptable - Paris - <a href="http://www.hmgec.com" rel="nofollow noopener">www.hmgec.com</a> Pensez à regarder le contexte et la date des réponses. Elles ne s'appliquent pas toujours à tous les cas.
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FreeHappy
Nombre de posts : 42Nombre de likes : 10Inscrit : 27 mars 2024Nous sommes bien d'accord avec le CCA créditeur, à aucun moment je ne dis le contraire.
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hmg
Nombre de posts : 27203Nombre de likes : 510Inscrit : 9 janvier 2005Bonjour,
En lisant l'ensemble, j'ai tout de même une précision qui me semble importante à faire ressortir :
On parle ici d'un compte courant d'associé créditeur qui serait alimenté par le résultat de l'entreprise. Ok.
Ce résultat (comptablement et juridiquement) n'est dans le compte courant de l'associé que quand il y a eu distribution de cette somme.
La distribution de cette somme nécessite quelques prérequis : que l'exercice soit terminé, que sa comptabilité soit faite entièrement, que le bilan soit fait, que l'AG (ou décision de l'associé/actionnaire unique) ait décidé de la distribution. Donc si compta terminée le 20/02, pas de bilan avant, pas de décisions avant
Donc pour prendre des avances/acomptes sur résultat/dividendes avant, il faut que le compte ait déjà été alimenté suffisamment avant.
Par acquis de conscience et éviter les confusions, je rappelle pour les lecteurs que le "compte courant d'associé" est un compte présent dans la comptabilité de l'entreprise, pas le compte courant de l'entreprise dans une banque (cela s'appelle "compte courant" sur un relevé bancaire car c'est un extrait du compte détenu dans la comptabilité de la banque "courant" par opposition avec par exemple un "compte bloqué").
Cordialement, - HMG - <a href="mailto:hmg_71@yahoo.fr" rel="nofollow noopener">hmg_71@yahoo.fr</a> Expert comptable - Paris - <a href="http://www.hmgec.com" rel="nofollow noopener">www.hmgec.com</a> Pensez à regarder le contexte et la date des réponses. Elles ne s'appliquent pas toujours à tous les cas.
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rbart92
Nombre de posts : 7Nombre de likes : 0Inscrit : 20 février 2023Merci pour ta précision, elle est très juste dans le cadre d’une société à l’IS, où il faut en effet une clôture, un bilan et une décision d’affectation pour distribuer le résultat.
En revanche, ici on parle bien d’une SASU à l’IR (art. 239 bis AB du CGI), donc fiscalement translucide : le résultat est imposé directement entre les mains de l’associé, qu’il soit distribué ou non.
Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une distribution de dividendes (donc pas besoin d’AG ni d’affectation), mais d’avances sur bénéfices futurs, comptabilisées au compte 455 “associé – compte courant” et régularisées à la clôture.
Tant que le compte courant n’est pas débiteur à la clôture et que les retraits sont faits sur trésorerie réellement encaissée, il n’y a ni distribution anticipée, ni rémunération déguisée, ni prêt interdit.
C’est une pratique courante et admise en SASU IR, confirmée par la doctrine comptable (PCG, compte 455) et par le fait que le bénéfice est directement imposé chez l’associé.
En résumé :
à l’IS → il faut attendre l’affectation du résultat,
à l’IR → on peut prélever des avances sur bénéfice à venir, tant que c’est régularisé à la clôture.
Je reste ouvert à votre avis, dans le cadre bien sur de SASU à l'IR
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VincentB_
Nombre de posts : 2986Nombre de likes : 1181Inscrit : 11 juillet 2022Dans ce cas, il ne s’agit pas d’une distribution de dividendes (donc pas besoin d’AG ni d’affectation), mais d’avances sur bénéfices futurs, comptabilisées au compte 455 “associé – compte courant” et régularisées à la clôture.
Je reste ouvert à votre avis, dans le cadre bien sur de SASU à l'IR
Je suis désolé mais c'est faux, jurisprudence constante depuis 2010.
J'ai obtenu d'ailleurs une condamnation en cour d'appel - mais évidemment je ne peux pas détailler (et je le regrette car c'est un dossier dont j'étais assez fier. 😁 )
Avocat (non, pas celui qui se mange)
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hmg
Nombre de posts : 27203Nombre de likes : 510Inscrit : 9 janvier 2005Bonjour,
Avez vous un texte de loi qui parle de la notion "d'avance sur bénéfices futurs" ?
Si ce n'est pas le cas : si ça a la forme, la couleur et la finalité d'une rémunération, difficile de dire que cela ne l'est pas
Cordialement, - HMG - <a href="mailto:hmg_71@yahoo.fr" rel="nofollow noopener">hmg_71@yahoo.fr</a> Expert comptable - Paris - <a href="http://www.hmgec.com" rel="nofollow noopener">www.hmgec.com</a> Pensez à regarder le contexte et la date des réponses. Elles ne s'appliquent pas toujours à tous les cas.
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rbart92
Nombre de posts : 7Nombre de likes : 0Inscrit : 20 février 2023Merci Vincent pour ton retour, et je comprends ton point de vue.
La jurisprudence que tu cites (Cass. com. 2010 et suivantes) concerne en effet les distributions anticipées de dividendes en sociétés à l’IS, donc soumises aux articles L.232-11 et L.232-12 du Code de commerce.En revanche, dans une SASU à l’IR (art. 239 bis AB CGI), le bénéfice est imposé directement entre les mains de l’associé, sans mécanisme de “distribution” au sens du Code de commerce.
Dans ce cadre, les retraits de trésorerie enregistrés au compte 455 peuvent s’analyser comme des avances sur bénéfice prévisionnel, à condition que :
– le compte courant ne soit pas débiteur à la clôture,
– la trésorerie soit réellement encaissée,
– et que la régularisation intervienne au bilan.On ne parle donc pas ici d’une distribution anticipée (interdite), mais d’un flux de trésorerie interne régularisé à la clôture.
Si tu as connaissance d’une jurisprudence post-2010 ayant expressément étendu l’interdiction à une société de personnes relevant de l’IR, je serais preneur de la référence !Je parles bien du cas particulier de SASU à l'IR
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VincentB_
Nombre de posts : 2986Nombre de likes : 1181Inscrit : 11 juillet 2022Absolument pas. La jurisprudence que j'évoque traite des SARL IR. Et est transposable à toute société IR.
Avocat (non, pas celui qui se mange)
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rbart92
Nombre de posts : 7Nombre de likes : 0Inscrit : 20 février 2023Mais cette extension n’a jamais été confirmée ni par la Cour de cassation,
ni par le Conseil d’État,
ni même par une doctrine BOFiPContacter en MP
hmg
Nombre de posts : 27203Nombre de likes : 510Inscrit : 9 janvier 2005Bonjour,
Le contraire non plus.
Une jurisprudence n'est pas obligatoirement une décision de cassation ou de conseil d'état. Une cours d'appel est suffisante si sa décision n'est pas cassée.
Le BOFIP ne contient pas la notion "d'avance sur bénéfices futurs". Et pourtant, vous nous dites que c'est applicable. Il faudrait savoir, ce n'est que quand ça vous arrange qu'un texte est valide ?
Vous essayez de jongler avec des notions que vous ne maitrisez pas totalement. Cette méconnaissance appelle à la prudence. Mais nous sommes dans un monde où "parce que je l'ai lu ou vu sur Internet, c'est vrai" et ceci sans même dans la plupart des cas comprendre la totalité des tenants et des aboutissants. Et avec les IA, cela empire. Car elles reprennent souvent ce qui est le plus dit et fait plaisir à son utilisateur, pas ce qui est légal.
J'ai d'ailleurs eu une expérience intéressante à ce sujet récemment. J'avais la flemme de chercher la moyenne du dollar face à l'euro sur les derniers mois. Je l'ai donc demandé à une IA, puis j'ai posé une question générale pour voir sa réponse.
Moi : "Le dollar vaut-il plus que l'euro"
IA : "Oui, actuellement, 1 dollar vaut environ 0,8577 euro. Cela signifie que le dollar est plus fort que l'euro (...)"
Moi : "Etes vous certain que si 1 dollar vaut 0,86 euros, le dollar est plus fort que l'euro ?"
IA : "Je me suis mal exprimé. Si 1 dollar vaut 0,86 euro, cela signifie que le dollar est en fait plus faible que l'euro. (...)"
"mal exprimé" ???
Mais c'est carrément l'inverse !!!
Dire que certains se séparent de leurs conseils pour ne jurer que par des IA...
Et encore ici, c'est une question simple. Pas une question à tiroirs ou demandant des connaissances techniques...
Cordialement, - HMG - <a href="mailto:hmg_71@yahoo.fr" rel="nofollow noopener">hmg_71@yahoo.fr</a> Expert comptable - Paris - <a href="http://www.hmgec.com" rel="nofollow noopener">www.hmgec.com</a> Pensez à regarder le contexte et la date des réponses. Elles ne s'appliquent pas toujours à tous les cas.
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VincentB_
Nombre de posts : 2986Nombre de likes : 1181Inscrit : 11 juillet 2022Mais cette extension n’a jamais été confirmée ni par la Cour de cassation,
ni par le Conseil d’État,
ni même par une doctrine BOFiPAh bon ?
La Cour de Cassation le répète pourtant ad nauseam depuis l'arrêt du 14 décembre 2010.
Le Conseil d'Etat ne risque pas d'en traiter : la question n'est pas de la compétence du juge administratif (sic.).
Le Bofip ne risque pas non plus d'en traiter : l'appréhension du résultat n'est pas une question fiscale, autant dire que l'administration s'en tamponne (sic bis).
Et vous commencez à m'agacer prodigieusement à jouer au troll pro SAS IR alors que vous avez eu des réponses claires et définitives.
Et avec les IA, cela empire. Car elles reprennent souvent ce qui est le plus dit et fait plaisir à son utilisateur, pas ce qui est légal.
C'est un sujet de discussion très tendance entre magistrats et avocats sur Linkedin.
J'attends mes premières écritures adverses rédigées par une IA mais j'ai pris les devants. J'ai introduit une majoration d'honoraire pour l'analyse de docs rédigés par une IA car c'est bourré d'erreurs et très long à déplomber. Je commence aussi à plancher pour en soulever l'irrecevabilité.
Je serai au salon Transfodroit fin novembre je suis curieux d'entendre ce qui sera dit sur le sujet.
Avocat (non, pas celui qui se mange)