Pourquoi les développeurs se font-ils virer ? Les 5 motifs principaux et les originaux !

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« Je me suis fait virer » a dit… aucun développeur dans le monde ? Pas si sûr ! À force d’entendre parler de la pénurie d’experts en informatique, des besoins exponentiels des entreprises et du manque de profils qualifiés, les développeurs, consultants et ingénieurs informatiques sont de plus en plus considérés comme des perles rares que les recruteurs s’arrachent. Entendre un spécialiste IT dire « je me suis fait virer » serait donc aussi rare que de l’entendre affirmer « mon code a fonctionné du premier coup ! ». Pourtant, comme les autres salariés, ils ne sont pas à l’abri d’un licenciement. Et les motifs peuvent être particulièrement originaux… Découvrez-les dans cet article.

Un CV un peu trop optimisé

La tentation d’enjoliver son CV peut être forte surtout lorsqu’on sort des études, que l’on a connu quelques périodes d’inactivité ou quand la concurrence est importante pour le poste convoité.

La multiplication des formations pour « apprendre tel langage en une heure » ou « devenir un expert d’une technologie en un jour » pousse aussi beaucoup de profils IT à mentionner des certifications pas forcément réalistes sur leur CV. En programmation, la théorie ne suffit pas. C’est la pratique qui prime et elle ne se limite pas à savoir afficher un « Hello World ! » En entreprise, les développeurs sont régulièrement amenés à développer des projets complexes ou à maintenir des applications lourdes, déjà conçues (et plus ou moins bien documentées) par d’autres programmeurs.

De plus, la présence d’informations mensongères peut, en fonction du préjudice qui en résulte, justifier un licenciement pour faute (grave ou lourde). Sans aller jusque là, ne pas maîtriser une techno ou un langage utilisé sur un projet peut faire perdre (beaucoup) de temps et conduire à un deuxième motif de licenciement : l’insuffisance professionnelle.

Une insuffisance professionnelle

L’insuffisance professionnelle se définit comme l’incapacité objective et durable d’un salarié à exécuter de façon satisfaisante les missions correspondant à son emploi et à sa qualification. Cependant, les développeurs salariés ont généralement une obligation de moyens, pas de résultats. L’insuffisance ne sanctionne donc pas la non-atteinte d’un objectif pour des motifs indépendants de la volonté du salarié.

De manière générale, l’insuffisance professionnelle n’est pas considérée comme une faute, car elle peut provenir d’un comportement involontaire. Elle ne peut donc pas déboucher sur un licenciement disciplinaire. En revanche, si l’employeur peut prouver le motif volontaire de l’insuffisance (par exemple avec des absences non justifiées et répétées), il est en droit de licencier son salarié.

L’exemple le plus connu (et amusant) de licenciement d’un développeur pour un motif d’insuffisance professionnelle est celui de « FiletoFish1066 ». Derrière ce pseudo se cache un programmeur américain, membre de Reddit. En juillet 2016, il a publié sur le réseau communautaire le post suivant :

Depuis environ 6 ans jusqu’à maintenant, je n’ai rien fait au travail. Je ne plaisante pas. Pendant 40 heures par semaine, je vais au travail, je joue à League of Legends dans mon bureau, je navigue sur reddit et je fais ce que j’ai envie. Au cours des 6 dernières années, j’ai peut-être fait 50 heures de travail réel. Donc, fondamentalement, rien.

En réalité, le programmeur avait passé les huit premiers mois de son embauche à automatiser les tâches qu’il avait à faire et depuis… rien. Tout ça pour un salaire de 95 000 $ par année en moyenne. Il a finalement été licencié peu de temps après son annonce.

Mais ce n’est pas le seul développeur à avoir d’autres activités en parallèle (ou à la place !) de son emploi.

D’autres activités en parallèle

Sans parler de jeu vidéo ou de réseaux, de nombreux développeurs utilisent leur temps libre pour travailler sur d’autres projets personnels, open source ou par exemple en vue de se lancer en freelance. Si à première vue ces activités ne sont pas répréhensibles vu qu’elles n’impactent pas le temps de travail, en réalité elles peuvent conduire à un licenciement voire à des pénalités financières. Pourquoi ? À cause de certaines clauses qui sont très souvent présentes dans les contrats de travail des développeurs IT.

Ces clauses dites limitatives sont :

  • La clause d’exclusivité qui interdit à un salarié d’exercer une autre activité professionnelle rémunérée, concurrente ou non, y compris pour son propre compte.

  • La clause de non-concurrence qui interdit à un salarié d’exercer les fonctions équivalentes chez un concurrent ou pour son propre compte pendant, mais aussi après, son contrat de travail (la période est généralement précisée dans le contrat et donne lieu à une contrepartie financière).

  • La clause de non-débauchage (ou non-sollicitation), qui se rencontre fréquemment en ESN et concerne d’abord les relations entre entreprises. Elle interdit à une organisation tiers (fournisseurs, partenaires, clients, etc.) d’embaucher, pendant une certaine période, le personnel de l’entreprise prestataire.

Ces clauses s’ajoutent à l’obligation de loyauté d’un salarié envers son employeur qui est incluse dans le Code du travail. Cette obligation peut aussi être maintenue après la fin du contrat de travail. Elle est parfois accompagnée d’une obligation de confidentialité dont le non-respect entraîne un licenciement pour faute. 

La divulgation d’informations confidentielles

Les développeurs travaillent régulièrement sur des processus et logiciels critiques pour les entreprises. Pour mener à bien leurs missions, ils peuvent avoir besoin d’informations plus ou moins sensibles selon le projet. Enfin, ils stockent, manipulent et gèrent quotidiennement des données potentiellement personnelles dans les bases de données.

Leur contrat de travail inclut donc généralement des clauses de confidentialité ou de discrétion. La divulgation d’informations confidentielles à un tiers peut alors être sanctionnée par un licenciement, mais fait aussi courir le risque de poursuites pénales selon la nature des informations transmises !

Le piratage de sa propre entreprise 

On passe à la catégorie des cas de licenciement extrêmes, mais peut-être pas si rares… C’est en tout cas la « mésaventure » qui est arrivée à un développeur logiciel d’une société mondiale de pétrole et de gaz. 

Après avoir remonté à de multiples reprises les vulnérabilités et failles du système informatique de son entreprise, sans être pris au sérieux, il a décidé de passer à la démonstration.

Il a donc programmé un script très simple qui, à chaque fois qu’un utilisateur se rendait sur le site interne de l’entreprise, créait et supprimait des fichiers sur le bureau de l’utilisateur. Ce script avait surtout pour but de montrer qu’il était possible de supprimer des documents d’un poste et d’en importer d’autres, bien plus malveillants.

Un des utilisateurs a fini par remonter l’incident à ses responsables qui ont considéré que les actions du développeur étaient particulièrement dangereuses et ont enfin pris le temps de l’écouter et de sécuriser les failles… ou pas. En réalité, ils ont juste pris le temps de le licencier pour faute.

Et vous, avez-vous déjà été licencié ? Connaissez-vous d’autres développeurs qui se sont faits « virer » ? Pour quels motifs ? N’hésitez pas à nous faire part de vos témoignages en commentaires ou sur le forum Free-Work.


Source et liens utiles :

Le témoignage du développeur viré pour avoir piraté sa propre entreprise

L’histoire de FiletOfFish1066 

La clause de non-débauchage ou non-sollicitation

La clause de confidentialité


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