Le forum Free-Work explose : les discussions à suivre absolument à la rentrée !

En cette rentrée sur le forum de Free-Work, la communauté des indépendants IT affiche une intensité inédite : plaintes sur l’état du marché, réflexions stratégiques, coups de gueule contre les intermédiaires. Ces échanges, souvent bruts, dessinent en creux les véritables dynamiques de l’écosystème tech. Cinq threads qui sortent du lot, à la fois radiographie et manifeste.
Thread 1 · Intercontrat prolongé & échecs en entretien (profil senior)
Un consultant hautement qualifié (Cloud AWS, DevOps, .NET, certifications, 19 ans d’expérience) raconte un scénario déconcertant : six entretiens finaux conclus par… six refus.
Le constat se répète :
TJM en recul (de 700 € à 600 €).
Exigences absurdes de présentiel, parfois imposées en dernière minute.
Situations borderline : entretien fixé un 26 décembre, puis annulation sans suite.
Pistes internationales explorées (Luxembourg, où les opportunités restent plus fluides).
Les témoignages s’accumulent :
Zéro entretien en Business Intelligence malgré des mois de prospection.
Intercontrats qui durent sept à douze mois, même pour des profils solides.
Concurrence démesurée : trop de candidats pour trop peu de places.
Jeux d’intermédiaires où des ESN présentent un candidat “d’appel” sans intention réelle de le placer.
Les membres du forum pointent plusieurs explications. D’abord, la sur-offre de profils. Les intermédiaires se multiplient, chacun ajoutant son filtre, ce qui génère ghosting en cascade et parcours de recrutement tronqués. Résultat : beaucoup de candidats restent en rade, sans feedback exploitable.
Ensuite, le curseur se déplace : la technique ne suffit plus. Le “culture fit” et les soft skills entrent dans l’équation. La manière de se tenir, de raconter un projet, d’incarner une histoire devient presque aussi déterminante que la maîtrise d’un framework ou d’un cloud provider.
À cela s’ajoutent des facteurs macro difficiles à ignorer : budgets IT gelés ou annulés, flou entre Data, IA et BI, et exigences délirantes du type “mouton à huit pattes”.
Enfin, les risques associés commencent à inquiéter la communauté. Certains témoignent d’entretiens qui ne servent qu’à jauger la docilité des candidats. D’autres racontent des annulations de dernière minute, qui prolongent encore les périodes d’intercontrat. Et pour ne rien arranger, le présentiel revient en force, parfois imposé dans des conditions discutables, loin des promesses initiales.
Comment reprendre l’avantage face aux refus en série ?
1. Raconter plutôt que réciter
Un senior ne convainc plus en alignant ses missions. Il doit dérouler un récit clair : problème rencontré, actions menées, résultats mesurés.
Trois cas concrets, une intro rythmée et un exemple de résilience suffisent à transformer un CV en histoire vivante.
2. Challenger l’intermédiaire
Avant d’accepter un process, ne pas hésiter à poser les bonnes questions : lien réel avec le client, taux de conversion, critères bloquants, calendrier.
Ces vérifications changent le rapport de force et évitent les entretiens “profil d’appel”.
3. Multiplier les canaux
Ne (surtout ?) pas se limiter aux ESN : viser vingt contacts directs par semaine, en activant réseau et anciens clients. Des messages “warm” et deux références validées en poche ouvrent plus de portes qu’un envoi massif de CV.
4. Négocier avec contreparties
Un TJM en baisse n’a de sens qu’avec des compensations : télétravail garanti, semaine à quatre jours, budget formation ou clause de sortie rapide...
5. Maintenir un pipeline actif
Toujours trois à cinq process en parallèle pour amortir les refus. Garder trace des tests techniques pour les réutiliser et s’appuyer sur une short-list d’intermédiaires fiables pour éviter l’épuisement.
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Thread 2 · État du marché (2025) : KO prolongé, micro-rebonds inégaux

Ce qui se dit
Les retours d’expérience convergent : le marché reste en grande difficulté, malgré quelques signaux positifs localisés. Les TJM accusent une chute de 20 à 30 %, tandis que les entreprises réimposent un présentiel plus marqué. Plusieurs témoignages décrivent des CDI déguisés en missions freelance, des ghost jobs utilisés pour collecter des CV, ou encore des annonces publiées uniquement pour remplir des bases de données.
Quelques niches résistent mieux : les banques, le secteur public et la finance continuent d’absorber des freelances, même si les conditions se durcissent. Dans ce contexte, le réseau direct surpasse nettement les jobboards classiques.
Certains indépendants racontent avoir débloqué des opportunités grâce à des CV retravaillés pour passer les ATS (avec un focus sur les bons mots-clés) ou en acceptant des concessions mesurées : baisse ciblée du TJM de 10 %, retour au présentiel partiel.
D’autres insistent sur l’importance de rester “dans les petits papiers”, grâce à une relation entretenue en continu avec les décideurs.
Clés de lecture
Trois lignes de fracture émergent dans les discussions :
Volume vs précision : faut-il candidater massivement ou se concentrer sur quelques offres bien ciblées ? La réponse semble hybride : envoyer beaucoup de candidatures, certes, mais adapter systématiquement le CV avec les bons mots-clés pour maximiser le passage à travers les ATS.
Prix vs flexibilité : les freelances cherchent à maintenir un TJM plancher tout en faisant preuve d’une certaine souplesse sur le présentiel ou les modalités de pré-embauche. Le jeu consiste à éviter le dumping tout en restant dans la course.
Freelance pur vs CDI filet de sécurité : certains envisagent un CDI comme solution temporaire pour sécuriser la trésorerie, quitte à sacrifier le positionnement freelance. D’autres refusent catégoriquement, par peur d’y perdre en autonomie et en marge.
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Thread 3 · Louer quand on est freelance : parcours du combattant !

Pour beaucoup, la recherche d’un logement tourne au sketch - sauf qu’on ne rit pas toujours.
Dès qu’un dossier n’affiche pas le fameux tampon « CDI », certaines agences ne prennent même pas la peine d’aller plus loin. Le couperet tombe avant la première visite. Pourquoi ? Parce que les garanties loyers impayés (GLI) dictent les règles : elles imposent leurs grilles toutes faites, avec salariat, ancienneté et ratios de revenus comme critères incontournables.
Résultat :
Des garants refusés sauf pour les étudiants, ce qui laisse les freelances sur le carreau.
Des ratios irréalistes (3,5 à 4 fois le montant du loyer), surtout en zone tendue.
Des exigences absurdes comme la fourniture de deux bilans complets, même si les revenus mensuels actuels dépassent largement les seuils.
Des files d’attente dignes d’un concert, avec vingt à trente dossiers déposés en 48 heures.
Face à ce mur, quelques brèches existent tout de même : les propriétaires particuliers qui publient sur PAP ou LeBonCoin, les services de garants privés (Cautioneo, Garantme, Wizi…), la garantie Visale pour les moins de 30 ans, le coliving qui s’installe timidement ou, dans certains cas, le fameux logement de fonction lorsqu’il est réel.
Petit rappel utile glissé par la communauté : faux et usage de faux, c’est du pénal. L’envie de contourner le système est forte, mais mieux vaut rester carré et chercher les alternatives légales, même si elles sont plus contraignantes.
Comment faire pour trouver son logement sans y perdre trop de temps ?
1. Pré-qualifier avant de perdre une heure
Coup de fil, cinq questions, décision en 60 secondes :
« GLI imposée ? »
« Indépendants acceptés avec bilans/IR ? »
« Garants tiers payants : OK, lesquels ? »
« Ratio revenu/loyer exact ? »
« Combien de dossiers sur la table ? »
Trop de « non » ? On passe. Pas de visite « pour voir ».
2. Construire un dossier qui rassure
Un seul PDF, propre, consultable sur mobile, qui comprend :
Solvabilité
Attestation de l’EC (antériorité + prévisionnel).
Synthèse revenus sur 24 mois (totaux mensuels), 6 mois de relevés perso.
2–3 avis d’imposition.
Épargne disponible : attestations bancaires.
Contrats/avenants en cours (anonymisés).
Confort bailleur
Pré-accord d’un garant privé (devis/éligibilité).
Le cas échéant, lettre de caution bancaire.
Attestation d’assurance habitation prête J+1.
Page de garde « one-pager » (revenus, ratios, garant, références) + sommaire cliquable. Clair. Rapide.
3. Cibler futé, gagner des points
Segments moins prisés : grandes surfaces en grande couronne, RDC/dernier sans ascenseur, meublés récents.
Direct bailleur : PAP/LBC filtrés, réseaux locaux, bouche-à-oreille.
Timing : alertes + créneaux flexibles, visite J0/J1. Premier passé, premier considéré.
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Thread 4 · Banque pro 100 % en ligne : coûts réels, intégrations, pérennité

Le débat part d’une question simple : quelle banque choisir pour gérer l’activité freelance ou la trésorerie d’une petite structure ? Les avis convergent autour de l’offre Bourso Business lancée par Boursobank, présentée comme “gratuite”. Face à elle, les références du marché – Qonto, Shine, Manager.one – et bien sûr les banques traditionnelles.
Très vite, les membres rappellent une évidence : “rien n’est gratuit”. Les offres à zéro euro d’abonnement masquent souvent des plafonds serrés, des options facturées à part, ou une évolution défavorable après quelques années (hausse de tarifs, retrait de services inclus).
Autre constat majeur : il vaut mieux séparer banque et comptabilité. Les relevés bancaires, aussi détaillés soient-ils, ne remplacent pas un logiciel comptable capable de gérer la TVA, les écritures hors banque et de produire un FEC en cas de contrôle.
Le fil met aussi en lumière quelques fonctionnalités devenues stratégiques :
Les sous-comptes pour compartimenter la trésorerie (TVA, charges sociales, rémunération).
Les CAT (comptes à terme) pour placer l’excédent de liquidités.
Les exports normalisés (CSV, OFX, MT940) et l’accès par API pour automatiser la pré-compta.
Les cartes virtuelles pour sécuriser les paiements en ligne.
Le paiement différé, rare dans les néobanques, mais encore jugé indispensable par certains.
Comment bien choisir sa banque pro en ligne ?
Le premier critère, c’est le coût réel. Pas seulement l’abonnement affiché en gros caractères, mais l’ensemble de la grille tarifaire. Les frais facturés sur chaque virement, les limites imposées aux virements instantanés, le prix des cartes physiques et virtuelles, ou encore les pénalités appliquées en cas d’incident font toute la différence une fois au quotidien.
Vient ensuite la question des fonctions clés. Un IBAN français reste indispensable pour éviter des blocages avec l’administration ou certains clients. La possibilité d’ouvrir des sous-comptes facilite la gestion de la trésorerie (TVA, charges, rémunération). Les cartes virtuelles renforcent la sécurité, tandis que l’accès en lecture seule pour l’expert-comptable simplifie la pré-compta.
Le support client constitue un autre point sensible. Derrière les chatbots, il faut vérifier qu’un interlocuteur humain prend bien le relais. La réactivité en cas de blocage compte autant que les tarifs : un délai de réponse trop long peut vite compliquer la gestion d’un client ou d’une échéance fiscale.
Enfin, la pérennité de l’offre ne doit pas être négligée. Plusieurs témoignages rappellent que les formules gratuites ou ultra-compétitives évoluent souvent après deux ou trois ans. Hausse des prix, restrictions d’usage, disparition d’options incluses : l’histoire récente des fintechs montre que rien n’est jamais figé.
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Thread 5 · Achat immobilier avec SASU : SCI, démembrement, holding – le guide sans pièges

Un freelance témoigne : sa SASU dispose d’une trésorerie conséquente, qu’il aimerait utiliser pour deux objectifs - acquérir un local afin d’exercer son activité, et placer intelligemment cet excédent. Très vite, les échanges montrent que le sujet dépasse la simple acquisition : c’est un casse-tête juridique et fiscal où chaque choix peut alourdir la note à long terme.
Plusieurs pistes sont évoquées :
Le démembrement. Avant 2012, il offrait un levier efficace ; depuis l’article 13 du CGI, la cession d’usufruit entraîne une taxation au foncier, ce qui fragilise le montage. Certains rappellent néanmoins qu’il existe encore des solutions “sur-mesure”, mais uniquement avec l’appui d’un avocat fiscaliste.
La SCI. Deux écoles s’opposent : l’IR, avec la répartition 99 % société / 1 % dirigeant (le fameux “anti-50/50”), et l’IS, qui entraîne une logique d’amortissement mais alourdit la fiscalité à la revente.
Le fameux “IS en indirect”. Dès qu’une SCI à l’IR est détenue par une société soumise à l’IS, elle tombe de facto sous les règles de l’IS (art. 238 bis K CGI). Ce point technique rebondit plusieurs fois dans le fil, preuve qu’il reste mal compris par beaucoup.
La holding. Certains la conseillent pour isoler l’immobilier, d’autres dénoncent un coût supplémentaire inutile. Verdict : elle ne s’impose qu’au cas par cas.
Côté financement, le fil insiste sur une règle d’or : le prêt doit être au nom de la SCI, pas de la SASU ni du dirigeant. Les loyers doivent couvrir le service de la dette (DSCR), et rester alignés sur les prix de marché pour éviter tout redressement lié aux conventions intragroupe !
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Conclusion
Sur Free-Work, les discussions ne restent jamais théoriques. Elles traduisent une posture commune : pragmatisme et entraide. Derrière chaque témoignage, on retrouve une même exigence : trouver des solutions concrètes, qu’il s’agisse de franchir l’étape finale d’un entretien, de verrouiller sa stratégie bancaire ou de décider d’un montage patrimonial viable.
La rentrée marque donc moins un retour aux affaires qu’un moment de lucidité. Ce qui compte désormais : la conversion réelle des opportunités (du premier contact au contrat signé), la sécurisation des flux financiers (choisir une banque pro pérenne, séparer compta et trésorerie), et des arbitrages stratégiques autour du patrimoine professionnel (SCI, holding, démembrement).
Enfin, la force de Free-Work réside aussi dans l’effet miroir. Chaque membre enrichit les débats par son retour d’expérience. L’invitation est lancée : partagez vos bonnes pratiques, vos “red flags”, vos réussites ou vos montages qui fonctionnent. Ces contributions alimenteront la prochaine sélection et permettront à la communauté de garder une longueur d’avance !
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