La femme invisible dans le numérique : le cercle vicieux du sexisme !

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Le HCE (Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes) a publié un rapport au titre sans équivoque : « La femme invisible dans le numérique : le cercle vicieux du sexisme ». Ce rapport inédit dénonce la domination des hommes sur la filière numérique qui a tendance à exclure les femmes à tous les niveaux, des formations scientifiques à la direction des start-up. Le rapport s’accompagne de recommandations à appliquer d’urgence.

Une forte culture sexiste dans la filière numérique ?

Le HCE (Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes) est une instance officielle créée par le président de la République en 2017, chargée d’évaluer l’état du sexisme en France. Dans son dernier rapport publié le 7 novembre 2023, le HCE s’est penché sur la situation des femmes dans la filière numérique.

Ses conclusions pointent les fortes inégalités que subissent les femmes dans la tech. Florilège : « La filière numérique reste largement diminuée par les hommes et en conséquence caractérisée par une forte culture sexiste. » « Les femmes sont sous-représentées, insuffisamment formées ou recrutées. » « Les femmes sont souvent absentes ou en minorité ou dans de rôles secondaires dans les métiers du numérique. »

Le rapport du HCE pointe aussi « les difficultés de l’accès au financement des entrepreneuses de la tech…) à travers un système bancaire encore empreint de sexisme. » Il constate enfin « un retard certain de la France en matière de féminisation du numérique par rapport à l’Europe comme à d’autres continents. »

Le HCE donne quelques chiffres officiels sur la sous-représentation des femmes dans le secteur IT en France :

  • 29 % de femmes dans les effectifs du numérique (contre 71 % d’hommes) ;

  • 16 % de femmes (contre 84 % d’hommes) dans les métiers techniques (développeuse, programmeuse, ingénieure, cheffe de projet, etc.) ;

  • 22 % de femmes (contre 78 % d’hommes) à la direction des entreprises de la French Tech 120, voire 18 % pour les entreprises du Next 40.

  • 50% des femmes quittent le secteur avant l'âge de 35 ans, comparé à 20% des femmes dans les autres secteurs.

En cause : des formations scientifiques qui excluent les femmes

Le HCE a cherché à comprendre les causes de « cette inégalité professionnelle qui prend ses sources dès le parcours éducatif, où la spécialisation genrée des filières écarte les filles des formations scientifiques ou technologiques. »

Ainsi, seules 7 % des adolescentes ont envie de s’orienter vers le numérique (contre 29 % des adolescents), d’après Gender Scan. À la rentrée 2020-2021, les femmes représentaient seulement 23 % des étudiants inscrits en informatique et 34 % en ingénierie.

Pour le HCE, les femmes choisissent moins ces formations scientifiques « principalement à cause du manque de modèles féminins et d’un frein à l’orientation par l’entourage », mais aussi par peur du sexisme. »

Ainsi 38 % des étudiantes ont déjà été victimes de comportements sexistes dans les études de STIM (Sciences Technologie, Ingénierie et Mathématiques) et 35 % dans les formations numériques.

Un cercle vicieux qui renforce la maîtrise masculine

Pire, le HCE dénonce « un cercle vicieux bien établi, où la sous-représentation des femmes dans la filière numérique (…) entraîne le développement d’outils et de langages qui renforcent la maîtrise masculine (…), repoussant ainsi les femmes à la périphérie des avancées technologiques qui façonnent notre avenir. »

Et de citer la nécessité de mettre en place la mixité femmes-hommes dans les équipes qui développent l’IA (Intelligence Artificielle) et de ne pas introduire de biais genrés dans la conception des algorithmes.

Les recommandations pour réduire le sexisme dans l’IT

Pour diminuer la culture sexiste ans la filière numérique, le HCE demande aux pouvoirs publics d’appliquer d’urgence les préconisations suivantes :

  • « Imposer des quotas de filles dans les lycées, ainsi que dans l’enseignement supérieur pour les filières du numérique, avec des programmes d’accompagnement, notamment de tutorat et de mentorat.

  • Créer un système de bonification dans Parcoursup pour les filles qui choisissent les filières numériques.

  • Transformer le système d’investissement par la mise en place de quotas genrés ainsi que par l’utilisation d’indicateurs genrés dans les rapports d’investissement.

  • Former les enseignant.es aux enjeux d’égalité femmes-hommes et introduire une nouvelle pédagogie dans l’enseignement des mathématiques et du numérique (…).

  • Inscrire la proportion filles-garçons dans les critères des rapports RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) pour les inciter à intégrer plus de femmes…).

  • Développer un système d’aides financières à la reconversion au numérique supérieures aux autres aides à la reconversion, à destination des femmes qui se forment et des entreprises qui recrutent. »

Pour en savoir plus : Télécharger le rapport (pdf, 3 Mo)

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Commentaire (1)

Utilisateur supprimé
Le sexisme dans la tech, je n'y crois pas. En 20 ans, je n'ai jamais vu un homme tenir des propos sexistes dans notre domaine, et les femmes ainsi que d'autres genres ont toujours été accueillis à bras ouverts. Cela suffit-il à établir des quotas et, de fait, priver des talents de postes sous prétexte que ce métier attire majoritairement les hommes ? Où allons-nous, comme dans d'autres métiers, contraindre des gens à exercer un métier qu'ils n'aiment pas ou dans lequel ils ne sont pas compétents, afin de remplir des quotas ?
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