Caroline Vanhove, cheffe de projet VR/AR

Free-Work a rencontré Caroline Vanhove, cheffe de projet VR/AR pour découvrir le monde immersif d'HommAR

HommAR est une Startup développant des produits et services en Réalité Augmentée au service de l’Homme. Sa vocation est de créer une passerelle entre les usages courants et l’univers de l’augmenté afin de rendre l’Homme et l’Entreprise plus efficients. Cette PASSERELLE crée des synergies grâce au numérique.

Quel est votre parcours professionnel ?

Je travaille depuis 25 ans dans divers domaines, et je suis actuellement cheffe de projet dans l'innovation, dans les univers immersifs (Appel aux technologies : la réalité virtuelle (VR), la réalité augmentée (AR), la Réalité étendue (XR).

J'ai commencé mon parcours avec un diplôme en Conception / architecture d'aménagements d'espaces, puis je suis devenue ingénieure numérique. J'ai travaillé à Paris dans l'audiovisuel, notamment dans la préproduction, la production et la postproduction comme Truquiste. À cette occasion, je me suis spécialisée en Matte Painting pour le motion design et la reconstitution de décors.

Par la suite, j'ai passé quelques années à l'étranger avant de revenir en France pour travailler sur des projets de scénographies numériques, notamment avec des dispositifs de type « Pepper's Ghost ». Mon rôle englobait la création, la technique et la mise en scène.

J'ai également obtenu un diplôme universitaire en ludo-pédagogie, ce qui m'a amenée à cofonder une start-up en 2018, nommée HommaAR. Nous mettons l'humain au cœur de nos solutions en développant des modules d'apprentissage pour, entre autres, le secteur du bâtiment et la réinsertion sociale. Par exemple, nous créons des environnements virtuels pour mettre les apprenants en condition, comme pour monter sur des échafaudages afin de vérifier qu’ils ne sont pas sujets au vertige, ce qui pourrait sérieusement entraver leur voie professionnelle.

Notre approche innovante s'étend également à d'autres secteurs, tels que la détection de fuites de gaz par exemple. Nous développons aussi des solutions de stimulation olfactive (en plus de la VR/AR) pour renforcer l'apprentissage émotionnel. En effet, il a été prouvé scientifiquement que l’on retient bien mieux un enseignement lorsqu'il est associé à une odeur. Cela s’expérimente d’ailleurs facilement par chacun d’entre nous : qui ne s’est jamais rappelé un souvenir en sentant une odeur particulière ? En activant des stimuli cérébraux, nous stimulons l'apprentissage de manière plus efficace. 

Nous cherchons également à décliner nos solutions pour la culture et explorons des opportunités de développement dans divers secteurs, comme l'œnotourisme.

En quoi consiste votre métier actuel ?

En tant que cheffe d'orchestre « innovation », mon rôle principal est de créer le concept et de suivre le projet à travers toutes ses étapes, en mettant en place des stratégies et en montant les projets. Je suis moins impliquée dans l'opérationnel au quotidien.

Pour simplifier, on pourrait dire que je suis une metteure en scène immersive, spécialisée dans la création notamment des modules de formation et d'apprentissage, ainsi que dans l'éducation au sens large. Mon travail consiste à adapter nos solutions en fonction de cas d'usages spécifiques, ce qui rend le métier très enrichissant et varié.

Dans les six prochains mois, nous prévoyons d'orienter notre travail vers l'intégration accrue de l'odorat et des émotions dans l'apprentissage ou dans les Musées. Cette approche novatrice nous permettra d'améliorer encore davantage l'efficacité et l'impact de nos modules d'apprentissage et notre expertise à 360°.

Avec quelles technologies travaillez-vous ?

Nous travaillons avec diverses technologies pour mettre en œuvre nos solutions immersives de réalité virtuelle et augmentée. 

Parmi celles-ci, nous utilisons les Microsoft HoloLens 2 pour la réalité mixte. Pour les applications de réalité augmentée, nous développons sur des plateformes mobiles et tablettes en utilisant le moteur de jeu Unity.

Pour la modélisation 3D, nous utilisons des logiciels tels que Blender ou Houdini, qui nous permettent de créer des environnements et des objets complexes et réalistes. 

En ce qui concerne le développement multiplateforme, nous utilisons des outils tels que Flutter et Buffer, qui nous aident à concevoir des expériences fluides et cohérentes sur différents dispositifs.

Lorsque nous passons de la réalité virtuelle à la réalité augmentée, nous accordons une attention particulière à l'adaptation de l'expérience utilisateur (UX) afin de garantir une transition harmonieuse et une interaction optimale entre l'utilisateur et les éléments augmentés de l'environnement.

Quelles sont les grandes orientations actuelles du marché de la VR/AR ?

Depuis la pandémie de COVID-19 et les situations d'isolement qu'elle a engendrées (et notamment la fermeture des écoles), un regain d'intérêt s'est manifesté pour la réalité virtuelle et la réalité augmentée. D’ailleurs, des institutions telles que le CNAM et les grandes écoles d'ingénieurs ont commencé à intégrer ces technologies dans leurs programmes.

L'éducation représente un secteur en pleine expansion pour la VR et l'AR. En effet, ces technologies permettent de mettre les apprenants en situation dans des contextes difficilement reproductibles autrement. 

Par exemple, si je reprends l’exemple que j’ai cité tout à l’heure, dans le secteur du bâtiment, il est possible de modéliser des échafaudages en réalité virtuelle pour former les étudiants. Cela permet aux structures d’enseignement d’économiser le coût d’achat que bon nombre d’entre elles ne peuvent se permettre. 

Aujourd’hui, le principal frein que je vois à une généralisation de la VR et de l’AR reste le coût. Mais les technologies évoluent et deviennent plus abordables ; on peut raisonnablement penser qu’à l’avenir, une adoption encore plus large et une intégration plus poussée de la VR et de l'AR dans divers domaines vont s’opérer.

Selon vous, la VR/AR va-t-elle offrir des débouchés dans les années à venir ?

Oui, je suis convaincue que la réalité virtuelle et la réalité augmentée vont offrir de nombreux débouchés dans les années à venir. Citons par exemple Meta (anciennement Facebook) qui a créé une école pour former des ingénieurs spécialisés dans le métaverse.

Je suis d’ailleurs convaincu que les ouvriers de demain seront les développeurs Unity, travaillant sur des projets en réalité virtuelle et augmentée. 

La recherche scientifique utilise également de plus en plus la VR et l'AR pour explorer de nouvelles méthodes et approches dans divers domaines. 

En outre, des débouchés émergent également dans le secteur culturel, notamment dans les arts scéniques et les arts vivants, où la VR et l'AR peuvent offrir des expériences immersives et innovantes.

Quels sont les projets en développement chez HommAR ? 

Nous travaillons actuellement sur plusieurs projets passionnants. Comme évoqué plus haut, l'un d'entre eux consiste à développer des mises en situation pour différents métiers, afin de faciliter la formation et l'apprentissage dans divers secteurs professionnels.

Un autre projet important sur lequel nous travaillons concerne la norme handicap. Nous nous efforçons d'intégrer des solutions VR/AR pour favoriser l'inclusion et l'accessibilité dans diverses situations. Par exemple, nous explorons des applications de l'E-sport pour la rééducation et l'inclusion des personnes en situation de handicap, afin de leur permettre de participer pleinement à la société et de bénéficier d'opportunités égales.

Ces projets illustrent notre engagement à utiliser la réalité virtuelle et augmentée pour créer des solutions inclusives et accessibles qui répondent aux besoins de diverses populations.

Pour en savoir plus en vidéo : https://www.youtube.com/@hommar996