Pour te donner peut être envie (ou pas), voici ma situation :

• Tech Lead dans le e-commerce depuis plus de 10 ans

• Un peu touche à tout, j'ai pu être dans différents secteur d'activité et différentes technos

• Je suis resté 8 ans dans une ESN de taille moyenne avec un salaire final de 50k, il a fallu une petite embrouille avec un manager qui voulait jouer au chef pour que je me décide de partir

• En 2 semaines d'entretiens, j'avais 4-5 propositions écrites (contrats) pour des postes à 75k

• J'ai fini par choisir celui qui proposait de passer manager

• J'y suis resté un an et demi avant de décider de chercher ailleurs car je savais que mon salaire allait évoluer à la marge malgré mes efforts

• Je me tourne vers le freelancing car je reçois souvent des demandes via Linkedin

• Je passes des entretiens mais on cherche ASAP et j'ai 3 mois de préavis

• J'avais comme toi, j'avais un enfant de 6 et une envie de bouger dans un domicile plus grand

• J'ai trouvé la maison de mes rêves, j'ai fais un crédit immobilier et juste après l'acceptation de celui-ci j'ai démissionné car le délais de préavis était le plus grand frein pour trouver une mission dans mon cas

• Alors que j'avais annoncé à mon chef que je comptais raccourcir mon préavis, j'ai finalement fais la totalité sans trouver de mission

• Gros coup au moral car j'ai quand même un gros crédit sur le dos

• 1 mois, 2 mois, 3 mois .... Mes interlocuteurs me disent tous que j'ai un super profil mais que c'est mort en ce moment, que ça va bientot reprendre

• Je commence à m'interesser au proposition de CDI car je ne peux pas rester dans cette situation

• En même temps je me poses la questions de me réorienter car à ce moment là il y avait beaucoup de propositions de mission pour des chefs de projets mais pas d'expérience dans ce domaine donc ça ne passe pas

• Je trouve finalement un bon poste d'architecte encore mieux payé que mon précédent CDI (82k)

• Et alors que j'allais signer electroniquement, je reçois un ultime proposition pour être chef de projet dans mon domaine de compétences

• Les entretiens s'enchaines et je suis pris

• j'ai commencé la semaine dernière à un TJM de 650€ (750€ passé les 6 mois je pense) en portage salarial (7000€ net de prévu sur mon salaire, soit 1000€ de plus que ce que j'aurais pu espérer en CDI) pendant 6 mois puis passage en AE pour récupérer l'ARCE (20k dans mon cas) et l'ACRE pendant un an (projection à 9k de révenu)

• Cerise sur le gateau, la mission en chef de projet devrait m'ouvrir les portes de postes de directeur à l'avenir (95k sur les postes où j'avais postulé)

Comme l'ont dit les autres commentaires, freelance c'est vraiment des ascenseurs emotionnels. On peut vivre le rêve et l'enfer quelques jours plus tard. Aussi il faut bien réfléchir à son passage en freelance car en été c'est mort par exemple, ça reprend un peu à la rentrée mais c'est en janvier qu'il y a les meilleurs opportunités.

Vu la date de ton postes, j'imagine que tu es du genre à jouer la prudence et être hésitant. Dans ce cas, sauter de CDI en CDI pour trouver de bons postes/missions est mieux pour toi (même si la période de préavis est incertaines aussi)

Résultat des courses presque un an après la publication de ce fil :

Toujours en cdi, toujours envie de sauter le pas, toujours un projet immo et autres qui me retiennent (+ marché compliqué)

Et passage de 58 à 62k brut, on roule sa bosse tranquillement…

Résultat des courses presque un an après la publication de ce fil :

Toujours en cdi, toujours envie de sauter le pas, toujours un projet immo et autres qui me retiennent (+ marché compliqué)

Et passage de 58 à 62k brut, on roule sa bosse tranquillement…

Je suis en cdi mais je commence à recevoir pas mal de propositions en indep. 3 missions devops cloud sur Lyon aujourd’hui par exemple

Ce que je trouve relativement surprenant d’ailleurs

Quelques mois après la publication de ce fil, petit état des lieux :

• Je suis passé free à 600€ de TJM

• Je me demande pourquoi je ne l'ai pas fait avant

Fake. Toujours en CDI à 58k, toujours pour le même client. 1 an et demi de mission, je commence à avoir envie de voir ailleurs. Mais pas en freelance, marché naze + projet immo d'ici 2 ans. Les chocotes aussi sûrement.

Mais changer pour quoi? J'ai déjà fait la plupart des clients lyonnais...La prochaine étape sera sûrement de trouver un poste en CDI pour une boîte parisienne avec idéalement 4-5j de présence par mois. (Ca se fait?)

Quelque part je me dis que ça pourrait être plus intéressant de rejoindre un client final et gravir les échelons. Assoir son expertise et participer peu à peu à la trajectoire de l'entreprise.

Niveau techno, j'ai envie d'apprendre autre chose. Réseau c'est bon, Python en POO et QA c'est bon, devops de LDZ cloud c'est bon, un peu de data aussi dans tout ça. Un peu de ML pour lier tout ça? Rust? Kube (quand je vois tous les incidents causés par des trucs incongrus ça ne donne pas forcément envie)?

Point positif : je dors bien la nuit (quand mon fils veut bien arrêter de faire la java)

Bonjour,

je comprends bien tes interrogations. J'ai grosso modo les mêmes depuis que j'ai commencé à bosser il y a 35 ans. Si je peux te donner mon avis, je pense que le principal, ce n'est pas forcément d'y répondre mais de continuer à te les poser pendant toute ta vie professionnelle. Faire des choix, c'est risqué mais le plus sûr moyen de se planter, c'est de ne pas en faire et se laisser porter au fil de l'eau par ta boîte, ton commercial, le confort, la routine... C'est un état d'esprit à préserver précieusement parce que, des fois, on est fatigué et on ferait bien 'une fin' en CDI quelque part. Mais, à chaque fois qu'on me le propose, je me demande ce que je ferai dans 2 ou 3 ans, quand j'aurai fait le tour du poste, qu'on me proposera de manager une équipe et d'attendre la retraite en agonisant dans des réunions à la con. Et, tout d'un coup, ça me redonne envie d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte ! Alors, évidemment, c'est prendre un risque et ta femme ne verra sûrement pas ça comme toi parce que, pour les femmes, en général, la sécurité n'a pas de prix (bouh, sexiste, ça). Il y a plein de raisons à ça mais n'oublie jamais que la sécurité, ça se paie, et cher. Pas en argent mais en emmerdement et la période est de plus en plus longue avec ce qu'on nous prépare. Après, c'est un choix perso et personne ne peut te conseiller là-dessus. On ne peut que te dire le choix qu'on a fait et te donner un maximum d'infos pour faire le tien. Daniel Pennac a écrit : "trop payé pour ce que je fais, mais pas assez pour ce que je m'em..de". Tout est dit.

Perso, j'ai bossé en CDI dans quelques SSII pendant une dizaine d'années, j'ai ensuite été embauché dans une banque où je suis resté 5 ans (la boîte a fermé), et je suis freelance depuis (20 ans). Je ne me rappelle pas avoir jamais regretté quoi que ce soit, sauf peut-être d'être resté dans une SSI aussi longtemps. De toutes façons, les commerciaux, tu vas te les taper et devoir les cotoyer sera toujours le mauvais côté du boulot. Bon, on est en France, c'est comme ça, ils ont bouffé le marché, les clients ne comprennent pas qu'ils se tirent une balle dans le pied en insistant pour passer par ces parasites incompétents, mais bon, on fait avec. Le gros plus, quand tu es freelance, c'est que tu te mets sur le marché, c'est à dire que tu offres ton CV à tout le monde, et tu peux être rigoureux dans ce que tu cherches. Quand tu es en CDI dans une ESN, tu es en inter-contrat donc il faudra te mettre dans les missions dispos. Et, si ce n'est pas ce que tu souhaites, vers quoi tu veux aller, eh bien leur job, justement, c'est de faire rentrer des ronds dans des carrés! Donc, le boulot de ton intermédiaire, c'est de te convaincre que c'est une super opportunité pour toi et pour ton client, même si c'est pas vrai. L'ESN, c'est une anomalie de l'économie, un genre de cancer, ça ne produit rien, ça bouffe de l'énergie, ça parasite l'activité réelle mais, comme le cancer, on fait avec parce qu'on n'a pas le choix. En tous cas, si tu laisses les autres tracer ta route, tu es mal barré. Après, ce n'est que mon avis et j'essaie juste de te donner mon expérience. Elle vaut ce qu'elle vaut.

Tout ça pour dire que, à mon sens, la vraie bonne raison, ce n'est sûrement pas l'argent, c'est la liberté (même si l'argent en donne, de la liberté). Et, crois-moi, la liberté, on y prend goût. Quand je vois quelqu'un qui m'explique sa stratégie pour prendre ses RTT avant la fin de l'année parce qu'on ne peut pas les coller aux week-ends mais je les garde pour mai, parce qu'avec les ponts, il y a un coup à faire, etc, etc, j'ai l'impression d'écouter un martien. Quand je bosse, je suis payé. Quand je ne bosse pas, je ne suis pas payé. En 2022, je n'ai presque pas pris de vacance et j'ai facturé plus de 250 jours. Bon, ça m'arrangeait et je considère que ça ne regarde que moi et mon client. Si je vais bosser en télé-travail à Bali pendant trois mois et qu'il est d'accord, je ne vois pas qui s'y opposerait. En 2018, j'ai terminé une mission fin Octobre et on m'en a proposé une autre pour début janvier. Du coup, je suis parti en Inde et j'y ai passé 2 mois jusqu'à Noël. Je n'ai rien demandé à personne (à part ma femme) parce que je suis adulte. Je pense qu'on a une chance folle de bosser dans un secteur en tension, que ça va certainement durer encore très longtemps (en tous cas, depuis 35 ans, ça aurait plutôt tendance à se tendre de plus en plus), mais aussi qu'on entretient la valeur de notre CV. Si tu pars dans cette optique, je pense que tu n'as rien à craindre. Mais, encore une fois, il faut que ça soit une décision perso. Pour moi, le CDI infantilise. Le CDI chez un client final, je peux comprendre même si je leur ai toujours répondu que j'étais trop jeune pour mourir mais le CDI en ESN, c'est double peine, les inconvénients sans les avantages, plus jamais ça.

Pour parler un peu technique, je vois deux voies dans ce que tu affiches. D'une part, réseau, on-premise, firewalls, etc. Pour moi, avec l'émergence du cloud, le réseau, ce n'est plus aussi porteur que ça a pu l'être dans les années 90/2000. Une fois que 80 % des applis seront dans des datacenters AWS/Azure/GCP (et je pense que 80% c'est sous-estimé) , le réseau ça sera une 'facility' qu'on achète comme le reste et qui est garanti à 99,999..%. Il restera des spécialistes chez les opérateurs telecom, mais bien moins qu'aujourd'hui. Le réseau, c'est un métier de datacenter et, les datacenters on-premise, ça va devenir une niche. Même une boîte comme Ingenico ultra-secure héberge ses serveurs chez Equinix et leur achète son réseau comme un service. Même chose pour le réseau que pour le stockage, le fiber-channel, les baies EMC, etc. Ca va devenir de la niche de spécialiste et il en restera une poignée. La deuxième voie, qui me parle plus, c'est le cloud, l'IaC, devops/sysops. En gros l'infra au sens large. Ca, je pense qu'il y a de quoi ne pas s'ennuyer pendant un sacré bout de temps. Perso, j'ai un background d'ingé système Unix, puis Linux. Depuis quelques années, j'oriente de plus en plus vers tout ce qu'on appelle 'devops', parce que je pense que l'infra, c'est un service global que tu fournis aux développeurs. Ca va des serveurs aux pipelines CI/CD en passant par les bases. Quand je vois des gens qui me disent qu'il fournissent des serveurs aux développeurs et qu'ils font ce qu'ils veulent dessus, je sais qu'ils vont en revenir parce que les couches de base, c'est un vrai métier, et pas celui des devs. Quand tu maîtrises globalement tout ce qui est nécessaire pour faire tourner une appli, crois-moi, tu as une sacrée valeur ajoutée à mettre dans ton CV. J'ai 60 ans cette année et je reçois encore plus d'une vingtaine d'offres de missions par semaine donc je pense que le risque de s'orienter dans cette voie est assez limité. Une dernière chose pour finir. Un domaine sur lequel j'investis un maximum parce que ça m'intéresse et que je pense que ça ne fait que commencer et que ça va tout balayer: Kubernetes.

N'hésite pas à me demander si tu veux des infos plus précises. Désolé pour ce long mail mais j'espère humblement que ça pourra alimenter ta réflexion.

Salut,

en fait, ton exposé montre que tu as un très bon recul sur ta situation. Ce que je retiens ou que je conteste :

• le projet immo : le contournement c'est de te mettre en portage pendant 8 mois, sans démissionner. Donc, tu laisses toujours 20k en tréso dans la boite de portage pour amortir les chocs et tu te pointes à la banque avec des revenus annuels de (TJM 600 x 11 mois =>) environ 70k€ bruts annuels apparents. J'ai moi même acheté dans ces conditions, les banques ne savent même pas ce qu'est le portage. Donc, tout le monde s'en fout, ils te donnent le prêt.

• bosser 4J + Les pépettes ? non, c'est une erreur. Comme tu seras indépendant, ton organisation va devenir très différente. Bosser 4 jours n'est pas une bonne idée. L'astuce consiste plutôt à être présent 5 jours à des heures que tu choisis et pouvoir avancer sur des projets perso simultanément.

• Zéro pression ? non, si quelqu'un pense que le freelancing c'est du fonctionnariat, il fait fausse route. Justement, tu auras plus de pression que dans un emploi classique. Il y a une gestion du risque au quotidien. On ne fait pas n'importe quoi. Il faut gérer sa réputation, il faut gérer ses futurs clients, etc...

• Lyon ? Oui, je suis d'accord avec toi. Pour un IT, le centre du monde, c'est Paris, pas Lyon. C'est un risque.

En tout cas, si j'ai un conseil à donner, c'est VAS-Y. Il y a un avant et un après.