Salarié ou freelance IT : qui tire vraiment son épingle du jeu en 2025 ?

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Un matin, vous signez un CDI en entreprise, avec badge d’accès, collègues et plan de carrière. Le soir, vous recevez un message d’un ami qui facture déjà ses missions en freelance à un tarif journalier vertigineux. Deux mondes, deux réalités, et pourtant la même discipline : l’IT. La vraie interrogation : quelle voie offre aujourd’hui la meilleure équation entre revenu, stabilité et sens au travail ?

Argent, sécurité, liberté : le match salarié vs freelance

Revenus réels : salaire net ou TJM, qui gagne la partie ?

Le marché IT continue de hisser les métiers techniques au sommet des grilles de rémunération. Mais la comparaison entre salariat et freelancing demande nuance : derrière les chiffres bruts se cachent des réalités très différentes.

Prenons trois exemples issus de notre baromètre des rémunérations

Chez les développeurs full stack, les freelances affichent en moyenne un TJM de 411 € en direct et 435 € via un intermédiaire. En face, le salarié perçoit environ 38 091 € annuels en client final et 36 375 € en société de services. La différence est nette : un freelance facturant 15 jours atteint déjà le revenu mensuel d’un salarié.

Le cas des data scientists illustre la même logique. Le TJM atteint 466 € en direct et 454 € via intermédiaire. Côté salariat, le salaire moyen s’élève à 37 406 € en client final, contre 33 681 € en ESN. Autrement dit, le freelance qui maintient une activité régulière double aisément son revenu net comparé à un employé classique.

Pour les tech leads, le fossé s’élargit encore. Un TJM de 591 € en direct (et 588 € via intermédiaire) propulse le chiffre d’affaires mensuel au-delà de 11 000 € sur une base de vingt jours facturés. Face à cela, le salarié touche en moyenne 65 508 € chez le client final et 57 055 € en ESN. Même avec un salaire élevé, le rythme freelance surclasse largement les revenus annuels.

👉 Tableau comparatif indicatif (2025) : 


Ces écarts reflètent une dynamique constante : le freelancing surpasse presque toujours le salariat en termes de revenus bruts. 

En revanche, l’équation réelle se modifie dès lors que l’on déduit charges sociales, périodes non facturées et frais professionnels. Un TJM élevé ne garantit pas mécaniquement un revenu net supérieur : l’irrégularité des missions et la fiscalité rognent la marge.

Stabilité ou précarité : qui dort mieux la nuit ?

Le salarié s’appuie sur un socle protecteur. Contrat à durée indéterminée, indemnités chômage, congés payés, mutuelle d’entreprise, droits à la retraite : autant de garanties qui amortissent les périodes de creux ou de transition. Cette sécurité réduit l’incertitude et rassure ceux qui recherchent une trajectoire de long terme.

Le freelance, lui, navigue sans filet. Pas de chômage en cas de perte de client, pas de congés rémunérés, pas de mutuelle collective. Une mission interrompue ou un retard de paiement se traduit directement par une baisse de revenu. 

Dès lors, la sérénité dépend du portefeuille de clients et de la capacité à maintenir une activité régulière. Un réseau solide, une spécialité rare, un positionnement clair sur le marché : autant de leviers pour limiter l’aléa. 

Évolution de carrière : ascenseur interne ou ascenseur express ?

En entreprise, les salariés bénéficient d’un cadre structuré. Formations internes, certifications financées, mobilités horizontales ou verticales : autant de leviers pour bâtir une progression régulière. Le rythme dépend toutefois de la politique RH, des budgets disponibles et de la hiérarchie. L’ascenseur interne existe, mais il avance parfois lentement.

Le freelance trace une courbe différente. Chaque mission devient l’occasion d’affiner une expertise, d’entrer sur un nouveau terrain technologique, d’élargir son portefeuille. Celui qui choisit ses projets peut accélérer sa spécialisation, voire se repositionner rapidement sur des segments porteurs. L’évolution s’effectue alors par bonds successifs, au gré des opportunités et des clients.

À contrario, l’absence de cadre collectif limite parfois la vision long terme. Sans stratégie claire, le freelance risque de s’éparpiller, de multiplier des projets disparates, sans véritable montée en valeur. La liberté d’évolution existe, mais elle exige une discipline forte et une stratégie de carrière assumée.

Où sont les vraies opportunités en 2025 ?

Les postes qui valent le coup de rester salarié

Certaines fonctions stratégiques conservent un attrait majeur pour les salariés IT. L’intelligence artificielle, la cybersécurité et le cloud concentrent les investissements massifs des grands groupes et des institutions publiques. Ces secteurs exigent des ressources stables, capables de s’inscrire dans des projets longs, où la continuité prime sur la flexibilité.

Le salarié y trouve un avantage certain : rémunération attractive, accès à des infrastructures de pointe, et surtout participation à des projets dont la portée dépasse la simple mission technique. Un ingénieur sécurité impliqué dans un programme de cybersécurité nationale ou un architecte cloud mobilisé sur la souveraineté numérique bénéficie non seulement d’une stabilité professionnelle, mais aussi d’une reconnaissance institutionnelle difficile à égaler en freelance.

Les missions qui font décoller en freelance

À l’opposé, certaines spécialités s’épanouissent hors du salariat. La blockchain, le DevOps et la data engineering forment un trio particulièrement recherché en 2025. Ces domaines avancent vite, réclament des expertises pointues et se prêtent parfaitement à des interventions ponctuelles.

Un freelance DevOps peut intervenir sur une migration cloud critique, livrer en quelques semaines un pipeline automatisé, puis passer au client suivant. De la même manière, un expert blockchain audite un smart contract ou conçoit une architecture décentralisée avant de se retirer. Résultat : des missions courtes mais très rémunératrices, où l’indépendant valorise au maximum sa spécialisation.

Ce positionnement offre aussi un avantage stratégique : les freelances disposent d’une agilité que les structures salariales absorbent mal. Ils peuvent changer d’outil, de méthodologie ou de techno sans attendre une validation hiérarchique. Ce rythme rapide séduit les entreprises confrontées à des enjeux techniques immédiats.

Au-delà des chiffres : des critères à prendre en compte 

Stress, équilibre, santé mentale : la face cachée du métier

Chez les salariés IT, comme dans toutes les autres verticales, le burn-out existe. Pression des délais, réunions à rallonge, objectifs mouvants : autant de facteurs qui grignotent l’équilibre personnel. 

Le freelance affronte une autre épreuve : l’isolement. Il code seul, prospecte seul, négocie seul. L’absence de collègues directs fragilise la cohésion sociale, surtout lors des phases creuses. L’incertitude financière amplifie ce stress latent. Une facture en retard ou une mission annulée peuvent transformer une semaine ordinaire en spirale anxiogène.

Deux mondes, deux tensions : intensité collective pour les salariés, solitude économique pour les freelances. Aucun statut n’échappe à la pression, mais chacun l’exprime différemment.

Le réseau et la réputation : l’autre monnaie d’échange

Dans l’entreprise, le capital social constitue un levier majeur. Équipe projet, mentorat, visibilité auprès de la direction : le salarié s’inscrit dans une dynamique collective où les relations humaines consolident sa trajectoire.

Le freelance n’accède pas à ces relais. En revanche, il bâtit son image à l’extérieur. L’e-réputation prend ici le rôle de monnaie d’échange. Une vitrine LinkedIn soignée, des retours clients positifs, une présence régulière dans les communautés techniques : autant d’éléments qui conditionnent la signature des prochaines missions. Sans visibilité, pas de contrat. Avec un réseau solide, les opportunités affluent.

Le temps et le sens : à quoi ressemble « la vraie vie » ?

La carrière ne se mesure pas uniquement en euros. Elle s’incarne aussi dans la manière d’occuper ses journées.

Côté salarié, la routine structure le quotidien : réunions, interactions d’équipe, cadre hiérarchique. Cette organisation rassure et libère l’esprit de certaines contraintes. Le salaire tombe chaque mois, les congés sont acquis, l’avenir se projette plus facilement. Le revers : un manque de liberté sur le choix des missions, parfois (souvent ?) vécu comme une frustration.

Le freelance avance différemment. Sa liberté lui permet de sélectionner ses projets, de refuser une mission sans intérêt, d’explorer des niches technologiques. Mais cette autonomie se paie cher : prospection commerciale, démarches administratives, gestion comptable. Autant d’heures non facturées qui grignotent son « vrai » temps libre.

In fine, le sens au travail dépend de la manière dont chacun équilibre ces contraintes. Le salarié sacrifie une part d’autonomie pour la sécurité. Le freelance renonce à la stabilité pour conserver la maîtrise de son agenda.

Qui « s’en sort le mieux » ? Une réponse nuancée

Les profils pour qui le salariat reste optimal

Le salariat conserve toute sa pertinence pour certaines catégories.

Les débutants y trouvent un cadre d’apprentissage structuré, une montée en compétence progressive et des pairs auprès de qui s’appuyer. L’environnement collectif joue ici un rôle d’accélérateur qu’aucune mission isolée ne remplace.

Les chercheurs de stabilité privilégient également le contrat salarié. Qu’il s’agisse de sécuriser un prêt immobilier, de planifier une vie familiale ou de bénéficier d’une couverture sociale complète, le CDI répond à ces attentes avec efficacité.

Enfin, les métiers support IT – administrateurs systèmes, techniciens réseaux, fonctions ITIL – s’intègrent souvent mieux dans une organisation interne. Les missions y exigent continuité et proximité, conditions que le freelancing ne reproduit pas toujours.

Les profils qui s’épanouissent en freelance

À l’inverse, certains profils tirent un avantage net de l’indépendance. Les seniors experts exploitent leurs années d’expérience pour facturer à un TJM élevé. Leur légitimité technique et leur réseau leur assurent une activité régulière, sans dépendance excessive à une seule entreprise.

Les consultants spécialisés prospèrent dans ce modèle. Audits de sécurité, migrations cloud, implémentations d’outils DevOps : des missions ponctuelles mais stratégiques, que les organisations préfèrent confier à des indépendants aguerris.

Enfin, les niches très spécialisées offrent une rente de situation aux freelances qui les occupent. Blockchain, IA générative, cybersécurité offensive : ces champs d’expertise s’alignent mal sur des grilles salariales classiques. L’indépendance devient alors un levier d’optimisation financière et professionnelle.

Un avenir hybride : salariés-freelances et nouvelles formes de collaboration

Entre ces deux mondes, une zone hybride se développe. Le portage salarial séduit ceux qui veulent facturer comme des freelances tout en conservant une protection sociale proche du salariat. Les coopératives de freelances s’imposent comme de nouveaux collectifs capables de mutualiser clients, ressources et services administratifs.

En définitive, la question « qui s’en sort le mieux ? » n’appelle pas de réponse unique. Chaque statut convient à un profil, une étape de carrière, une aspiration personnelle. 

Le choix ne se résume pas à une bataille de chiffres, mais bien à une équation singulière entre revenu, sécurité, liberté et sens.

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