Low-code/No-code : quels métiers menacés, et quelles opportunités pour les talents IT ?

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Un simple glisser-déposer suffit désormais à bâtir des applications autrefois réservées aux développeurs aguerris. Le low-code/no-code apparaît aujourd’hui comme le levier d’une révolution silencieuse, qui remodèle en profondeur l’écosystème des métiers IT. Face à cette dynamique, les freelances tech oscillent entre inquiétudes et perspectives inédites. Quels rôles vacillent, et quels horizons s’ouvrent à ceux prêts à se réinventer ?

Les enjeux du Low-code/No-code

Qu’est-ce que le Low-code/No-code ?

Le low-code et le no-code désignent des approches de développement d’applications qui minimisent, voire éliminent, la nécessité d’écrire du code traditionnel. Souvent associés, ces deux concepts présentent toutefois des nuances notables.

  • Le low-code repose sur des environnements de développement visuels qui simplifient la création d’applications grâce à des interfaces drag-and-drop et des modules préconfigurés.

  • Le no-code, quant à lui, vise une démocratisation totale du développement. Il permet à des profils non techniques de concevoir des applications, des automatisations de workflows ou des sites web, sans écrire une seule ligne de code. L’utilisateur s’appuie sur des modèles prêts à l’emploi et des connecteurs intuitifs pour assembler des fonctionnalités.

Pourquoi cette montée en puissance ?

L’essor du low-code/no-code s’explique par une conjonction de facteurs économiques et technologiques qui redessinent les priorités des entreprises.

  • Un besoin croissant d’agilité : face à des cycles de développement traditionnels jugés trop lents, les organisations recherchent des solutions capables de réduire le « time-to-market ». Le low-code/no-code permet des itérations rapides et des ajustements en temps réel.

  • La réduction des coûts : moins de code signifie moins de ressources mobilisées sur des tâches complexes. En optimisant les processus de développement, ces plateformes limitent les besoins en équipes de développeurs pléthoriques, tout en offrant des solutions robustes à moindre coût.

La montée en puissance du low-code/no-code, portée par des outils largement adoptés en France comme Make, Airtable, Notion, Bubble et Zapier (no-code), traduit une transformation profonde des pratiques IT, axée sur l’agilité, la réduction des coûts et l’accessibilité technologique.

Quelques chiffres : 

Le marché du low-code/no-code connaît une expansion fulgurante (une croissance de 27,6% pour atteindre 35,86 milliards de dollars en 2025).

Par ailleurs, le marché français du no-code/low-code est particulièrement dynamique ces dernières années avec :

  • La création du Syndicat Français des Professionnels du No-Code (SFPN) en 2021.

  • L'organisation du NoCode Summit à Paris qui a réuni 2 500 participants en 2023, soit plus du double par rapport à la première édition.

Aussi, des levées de fonds significatives ont été réalisées dernièrement :

Quels sont les métiers IT menacés par le Low-code/No-code ?

Les profils techniques les plus exposés

L’essor des plateformes low-code et no-code bouleverse la répartition des tâches en développement logiciel. Si elles ne remplacent pas totalement les experts IT, elles impactent néanmoins certains profils, notamment ceux dont les missions reposent sur des tâches standardisées et automatisables.

  • Développeurs Front-end : les générateurs d’interfaces, intégrés aux solutions no-code, facilitent la création de sites web et d’applications en quelques clics. Des outils comme Webflow ou Bubble permettent de concevoir des interfaces sophistiquées sans intervention d’un développeur, ce qui réduit ainsi le besoin de profils spécialisés sur des projets simples.

  • Développeurs Back-end : la logique métier, autrefois codée sur mesure, se modélise désormais via des plateformes low-code. Les solutions proposent nativement des connecteurs API et des bases de données intégrées.

  • Testeurs QA : l’automatisation des tests connaît aussi une accélération notable grâce aux outils no-code comme Testim ou Ghost Inspector. Ces solutions génèrent et exécutent des scénarios de test sans intervention humaine, limitant le recours aux testeurs sur des projets ne nécessitant pas d’approche QA avancée.

Ces craintes sont-elles légitimes ?

L’émergence des plateformes low-code et no-code repose sur leur capacité à automatiser des tâches répétitives, auparavant réalisées manuellement par des développeurs. Grâce à des bibliothèques de composants réutilisables et à des workflows prédéfinis, ces outils réduisent considérablement le besoin de coder des fonctionnalités basiques. 

Cette automatisation systématique limite ainsi la demande pour des profils techniques spécialisés dans des tâches standardisées, en particulier sur des projets simples où l’intervention humaine devient secondaire.

Parallèlement, la démocratisation du développement redistribue les cartes au sein des organisations. Désormais, des équipes non techniques, comme les départements marketing ou opérationnels, créent elles-mêmes des applications ou automatisent des processus sans dépendre systématiquement des développeurs. 

Pour autant, la menace pesant sur les métiers IT n’est ni totale ni homogène

La complexité des projets sur-mesure constitue un premier frein à la généralisation du low-code/no-code. Si ces outils brillent par leur efficacité sur des applications standardisées, ils montrent rapidement leurs limites dès qu’il s’agit de développer des solutions sur mesure, impliquant des logiques métier complexes ou des intégrations avancées. 

De plus, la robustesse et la sécurité des infrastructures restent des enjeux majeurs dans les environnements critiques. L’intégration de solutions low-code/no-code dans des systèmes d’information sensibles requiert l’expertise d’ingénieurs capables de garantir la scalabilité, la résilience et/ou la conformité réglementaire des applications déployées. 

En clair : si ces outils transforment le paysage des métiers IT, ils créent également de nouveaux besoins en expertise avancée, loin de reléguer totalement les compétences techniques au second plan.

Quelles opportunités pour les freelances IT ?


Nouvelles compétences à développer

Face à l’évolution des besoins des organisations, les freelances IT ont tout intérêt à diversifier leurs expertises pour rester compétitifs. 

L’une des premières pistes de spécialisation réside dans le rôle de spécialiste en intégration d’outils low-code/no-code. Ce profil maîtrise l’interconnexion des différentes plateformes, l’automatisation des flux de données et l’optimisation des processus métiers. 

Par ailleurs, la demande pour des architectes de solutions hybrides, capables de combiner le potentiel des outils low-code avec des développements traditionnels, ne cesse de croître. Ces experts conçoivent des infrastructures flexibles, en intégrant des modules personnalisés pour des besoins spécifiques tout en s’appuyant sur la rapidité de déploiement offerte par le low-code. 

Enfin, le métier de consultant en optimisation de workflows automatisés. Ce type de consultant analyse les processus internes des entreprises afin d’identifier des points d’amélioration, puis met en place des automatisations adaptées. 

L’enjeu ne se limite pas à la configuration technique des outils ; il s’agit d’une approche globale où la compréhension des besoins métiers est aussi importante (sinon plus) que la maîtrise des technologies sous-jacentes.

Comment s'adapter à cette transformation ?

Face à l’essor du low-code/no-code, les développeurs doivent repenser leur approche ; il ne s’agit plus seulement de coder, mais d’adopter une posture de « compositeur de solutions », capable d’assembler des briques technologiques variées pour répondre à des besoins métiers complexes. 

Cette logique implique de maîtriser à la fois le développement traditionnel et les outils d’automatisation, afin de concevoir des écosystèmes agiles et évolutifs.

Cette transformation ouvre des perspectives à forte valeur ajoutée. Les développeurs peuvent se concentrer sur des missions stratégiques (architecture/sécurité des systèmes, optimisation des performances…). À terme, cette évolution favorise un repositionnement vers des rôles de consultants stratégiques, chargés de piloter des projets complexes et de conseiller les entreprises dans leurs choix technologiques.

Checklist des compétences à développer :

  • Maîtrise des outils low-code/no-code.

  • Compétences en intégration d’APIs et gestion des flux de données.

  • Conception d’architectures hybrides (code + automatisation).

  • Expertise en cybersécurité pour des environnements automatisés.

  • Capacités d’analyse des besoins métiers pour un rôle de conseil.

En résumé, on peut dire que l’adaptation passe par une montée en compétences ciblée, qui transforme les défis en opportunités de croissance.

Les 3 points clés à retenir :

  • Le low-code/no-code transforme le paysage IT en automatisant des tâches répétitives.

  • Cette évolution crée de nouvelles opportunités pour les freelances IT, notamment en intégration d’outils, architecture de solutions hybrides et optimisation de workflows automatisés.

  • Pour rester compétitifs, les professionnels de l’IT devraient développer des compétences en low-code, cybersécurité, intégration d’APIs et conseil stratégique.

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