Doomprompting : cette habitude avec l’IA qui vous fait perdre des heures

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Toujours plus de prompts, toujours plus précis, toujours plus performants… jusqu’à ce que la productivité s’effondre. Le “doomprompting” illustre à merveille comment l’IA, censée nous faire gagner du temps, peut finir par nous en faire perdre énormément.

Quand l’IA devient un gouffre à temps (et à énergie)

À la base, tout part d’une bonne intention : améliorer la qualité des résultats fournis par une IA.

On reformule une requête, on ajoute des précisions, on ajuste le ton, le contexte, les contraintes…

Puis, sans s’en rendre compte, on passe d’un simple prompt à une session entière d’expérimentation obsessionnelle.

Bienvenue dans le doomprompting : ce moment où l’utilisateur s’enferme dans une boucle d’optimisations infinies, persuadé qu’à la prochaine tentative, l’IA va enfin sortir “le bon résultat”.

Résultat ? Des heures envolées, une fatigue mentale bien réelle… et souvent, un gain marginal, voire nul.

Le doomprompting, c’est quoi exactement ?

Le terme mélange “doomscrolling” (le fait de scroller sans fin des mauvaises nouvelles) et “prompting” (la formulation de requêtes pour une IA).

Le concept : l’utilisateur est pris dans un cercle vicieux d’optimisation de ses prompts, sans jamais se satisfaire du résultat.

C’est une forme de perfectionnisme numérique, dopé à l’intelligence artificielle.

Et il touche de plus en plus de pros de la Tech et le Digital, notamment :

  • les freelances qui veulent livrer des outputs irréprochables,

  • les équipes produit qui testent sans cesse leurs modèles IA,

  • les rédacteurs, devs ou designers qui “ajustent” leurs prompts jusqu’à l’épuisement.

Quand le gain de temps se transforme en perte sèche

Ironie du sort : l’IA, censée accélérer la production, peut devenir un facteur de ralentissement massif.

Car chaque cycle d’optimisation, chaque test, chaque micro-ajustement consomme :

  • du temps humain : rédaction, tests, analyses, reformulations ;

  • des ressources matérielles : requêtes multiples, API facturées à la requête ou au token ;

  • de la bande passante mentale : concentration fragmentée, sentiment d’insatisfaction permanente.

Une étude interne d’un cabinet IA (2024) estime qu’un professionnel peut perdre jusqu’à 20 % de son temps hebdomadaire dans des boucles de prompts inutiles.

Autrement dit : une journée de travail par semaine… envolée dans le vide conversationnel.

Le coût caché du doomprompting

Pour les entreprises et les freelances, cette dérive se traduit en coûts bien réels :

  • Multiplication des tokens consommés (pour les IA facturées à l’usage)

  • Temps facturable perdu ou non valorisé

  • Projets retardés par manque de clarté dans les outputs IA

  • Fatigue cognitive et frustration qui altèrent la créativité

Et derrière tout ça, une constante : la quête illusoire du résultat parfait.

Un perfectionnisme d’autant plus piégeux qu’il est “assisté par l’IA” - donc apparemment rationnel.

Pourquoi on tombe tous dans le piège

Le doomprompting joue sur nos biais cognitifs les plus classiques :

  • Le biais de contrôle : on croit pouvoir “dompter” l’IA en ajoutant toujours plus de détails.

  • Le biais d’escalade d’engagement : plus on a investi de temps, plus on veut “aller au bout”.

  • Le biais de perfection : si l’IA peut tout faire, alors elle devrait pouvoir faire parfait.

Résultat : on s’accroche à des boucles de tests interminables au lieu d’exploiter les 90 % de résultat déjà satisfaisants.

Comment sortir de la spirale du doomprompting

Bonne nouvelle : on peut reprendre le contrôle sans renoncer à l’efficacité de l’IA.

Quelques réflexes simples suffisent à rester productif sans sombrer dans l’optimisation compulsive :

  1. Fixer un cadre de temps par tâche IA. Exemple : 15 minutes par prompt, pas plus. Au-delà, on fige le résultat.

  2. Définir des critères de satisfaction clairs. “Mon résultat est suffisant si…” → Cela aide à couper court à la quête infinie.

  3. Automatiser les tests récurrents. Si vous peaufinez toujours les mêmes prompts, créez une base standardisée et documentée.

  4. Collaborer à plusieurs. Faire relire ses prompts ou résultats par un pair réduit l’effet tunnel et le biais d’autosatisfaction.

  5. Accepter l’imperfection utile. En IA comme ailleurs, 80 % de bon contenu valent mieux que 100 % de perfection jamais livrée.

Transformer la contrainte en compétence

Et si le doomprompting devenait un levier d’apprentissage plutôt qu’un piège ?

Documenter ses tests, comprendre ce qui marche, ce qui échoue, et apprendre à “lâcher prise” face à l’IA sont désormais des soft skills clés pour les freelances et experts tech.

Le vrai professionnel de l’IA, ce n’est pas celui qui trouve le prompt magique… Mais celui qui sait quand s’arrêter.

Trop de prompts tue la promptitude

Le doomprompting est le nouveau burn-out silencieux de l’ère IA.

On croit optimiser. On complexifie.

On pense gagner du temps. On en perd.

Alors avant de replonger dans la spirale du “je vais juste affiner un peu”, rappelez-vous :

Ce n’est pas l’IA qui doit être parfaite - c’est votre usage qui doit être intelligent.

Et vous, avez-vous déjà passé trop de temps à peaufiner un prompt ?

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