Lancement d'une activité suite à perte d'emploi - Statut et domiciliation conseils
Bonjour
Je viens de perdre mon emploi suite au déménagement de mes deux employeurs. Je souhaite désormais créer une entreprise, avec une activité partagée entre :
Services à la personne (environ 50 % de mon activité)
Achat-revente de biens divers (les 50 % restants)
J’ai commencé à définir mes objectifs de revenus, mais je suis encore perdu entre le statut de micro-entreprise et celui de SASU.
La micro-entreprise semble plus simple et accessible pour démarrer, mais la SASU me paraît peut-être plus judicieuse à terme, notamment parce que j’ai vu que de nombreuses personnes avec une activité similaire (notamment en revente) choisissent ce statut.
J’ai actuellement 9 mois de droits au chômage, et je me demande si cela doit influencer mon choix de statut.
Enfin, j’ai vu des offres de domiciliation d’entreprise, mais je ne sais pas vraiment si c’est utile dans mon cas : je vis à la campagne et je n’aurai pas de local dédié à mon activité.
Merci d’avance pour vos conseils et vos retours d’expérience !
Nota :
Voici mes estimations de chiffre d'affaires pour les premières années :
15 000 € / an en services à la personne
15 000 € / an en achat-revente, avec environ 7 500 € de coût d’achat de produits.
- Contacter en MP
Droopyann
Nombre de posts : 3975Nombre de likes : 2044Inscrit : 21 mai 2018Bonjour,
Il manque beaucoup d'informations pour une réponse complète.
Quelle est votre situation personnelle (seul, en couple, des enfants... ?) qui va influer sur votre situation fiscale ?
Quels sont vos plans à moyen terme ? (Pour votre entreprise, votre statut...)
Quel âge avez-vous et quel est votre parcours ?
Pour la domiciliation, je trouve rarement ça intéressant. Éventuellement, si vous avez une cfe (cotisation foncière des entreprises) très élevé, pourquoi pas. Ou bien si vous changez souvent de domicile. Mais sinon, peut d'intérêt.
-- Yann EURL IS depuis 2019
- Contacter en MP
JulieRx
Nombre de posts : 3Nombre de likes : 0Inscrit : 30 juillet 2025Bonjour,
Je vous prie de m’excuser, je vais essayer de vous fournir toutes les informations nécessaires afin que vous puissiez répondre au mieux à mes interrogations.
Je suis en couple et nous avons trois enfants de moins de 10 ans.
À moyen terme, mon objectif pour mon entreprise serait de réaliser un chiffre d’affaires d’environ 50 à 60 000 € par an, dans le meilleur des cas. Je précise qu’en dessous de 20 000 €, je reste rattachée à la mutuelle de mon mari, ce qui représente un avantage non négligeable.
Si j’atteins ce niveau de chiffre d’affaires, en combinant des revenus issus de l’achat-revente et du service à la personne, je pense que cela me conviendrait.
J’ai 33 ans, et j’évolue dans le secteur de la vente (petits commerces, grandes surfaces, etc.) depuis l’âge de 15 ans.
Concernant la CFE de ma commune, j’ai pu obtenir les informations suivantes pour l’année 2025 :
111 € en dessous de 10 000 € de chiffre d’affaires,
221 € entre 10 000 € et 32 000 €,
320 € au-delà.
Cela me semble être un montant raisonnable.
Pour ce qui est de notre situation familiale, un éventuel déménagement est envisageable à moyen terme, mais rien de plus significatif.
Merci encore pour votre retour et votre aide.
Julie
Contacter en MPDroopyann
Nombre de posts : 3975Nombre de likes : 2044Inscrit : 21 mai 2018Bonjour,
Voici quelques éléments de réponses, un peu en vrac :
Je ne vois pas trop le rapport entre la mutuelle de votre mari et un "seuil" de 20 000 euros. Je pense que vous pouvez rester rattaché à sa mutuelle quoi qu'il arrive, ce qui reste effectivement très intéressant pour vous.
J'en profite, quitte à parler de mutuelle, pour rappeler qu'il est très important de réfléchir à prendre une prévoyance maladie (voilà un article où j'explique le pourquoi du comment : https://www.free-work.com/fr/tech-it/blog/guide-du-freelance/prevoyance-maladie-le-bouclier-indispensable-pour-proteger-votre-carriere-freelance)
Pour la CFE, c'est très faible, je dirais donc qu'il n'y a aucun intérêt à faire une domiciliation. Vous n'avez pas non plus de plan où vous changeriez régulièrement de domicile, donc vraiment, je ne vois pas ce que ça vous apporterait.
Votre chiffre d'affaire prévisionnel est largement compatible avec la micro entreprise. Cependant, il faut je pense faire un business plan plus précis. En effet, un point très important va concerner les charges. En micro, vous avez un abattement forfaitaire. Si les charges réelles sont plus importantes que l'abattement, vous y perdez. Si à l'inverse, vos charges sont moins importantes, c'est intéressant. Par exemple (volontairement un peu caricatural), si le service à la personne consiste à aller faire le ménage chez votre voisine, et qu'elle vous fournit tout le matériel, vous avez 0 charges. A l'inverse, si vous faites le ménage à 30 km de chez vous, et que vous fournissez les produits, les accessoires et que vous avez besoin "d'investir" dans du matériel (shampouineuse pour les sols, escabeau ...) et un utilitaire pour transporter le tout, vous allez avoir des charges importantes, et donc l'abattement forfaitaire ne va probablement pas suffire.
Si pas de micro car trop de charges, il reste à priori SASU et EURL. Je ne vois pas trop l'intérêt d'une SASU. Afin de garantir des droits à la retraite future, il sera nécessaire de vous verser un salaire minimum à l'année, avec des cotisations sociales plus importantes qu'en EURL. Votre situation fait que votre TMI (Taux Marginal d'Imposition) ne doit pas être important, donc l'optimisation des dividendes en SASU avec la flat taxe (PFU) ne va pas être important, voir va vous faire perdre de l'argent. Enfin, les charges administratives associées à ces structures (banque, comptable ...) sont à priori similaire, donc ce n'est pas un critère de chois à mon sens.
A noter, avec les dernières réformes, je pense que l'ARCE est à privilégier sur le maintien de l'ARE. C'est plus simple et moins risqué
Pour le déménagement, attention, beaucoup de banque ou bailleurs sont frileux pour les entrepreneurs (quel que soit le statut) de moins de 3 ans. Ca peut être à prendre en compte, et surtout faire attention aux changements de statuts en cours de route.
-- Yann EURL IS depuis 2019
- Contacter en MP
JulieRx
Nombre de posts : 3Nombre de likes : 0Inscrit : 30 juillet 2025Bonjour Droopyann,
Merci beaucoup pour votre réponse détaillée, elle m’a été très utile pour clarifier plusieurs points.
Concernant la mutuelle, je me suis peut-être mal exprimée : dans mon cas, je peux rester rattachée à la mutuelle de mon mari uniquement jusqu’à un certain seuil de revenus. Au-delà, je ne pourrai plus en bénéficier. C’est dans ce cadre-là que je m’interrogeais sur les implications de mon activité.
Aujourd’hui, nous avons déjà une mutuelle et une surcomplémentaire via mon mari. Dans ce contexte, est-il quand même nécessaire d’envisager une prévoyance maladie, ou ces deux niveaux de couverture suffisent-ils à me protéger efficacement ?
Je suis bien d’accord avec vous sur la domiciliation, je vais rester domiciliée à notre adresse personnelle.
Côté charges, elles seront assez limitées :
Pour l’achat-revente, elles se résument au prix d’achat, aux frais d’emballage et aux commissions des plateformes.
Pour le service à la personne, j’aurai un peu de matériel à acheter au départ, mais ce sera ponctuel. Et mes déplacements seront limités (dans un rayon de 10 km), avec un forfait kilométrique facturé aux clients.
Actuellement, je suis en congé parental (je perçois la PréPare). Je pensais profiter de cette période pour démarrer doucement mon activité tout en continuant à toucher une partie de la prestation, tant que mes revenus restent faibles. Ensuite, j’aurai 7 mois de droits au chômage que je pourrais activer si besoin, ce qui me sécurise pour le lancement.
Je n’avais pas encore envisagé l’ARCE, je vais donc regarder cela de plus près, merci pour la suggestion.
Enfin, concernant le déménagement, nous aurons un apport grâce à la vente de notre maison, donc pas de projet d’achat immédiat, mais je garde bien en tête vos remarques sur les freins possibles liés à un statut entrepreneurial récent.
Encore merci pour le temps que vous avez pris, c’est précieux d’avoir un retour aussi concret.
Bonne journée !
Contacter en MPDroopyann
Nombre de posts : 3975Nombre de likes : 2044Inscrit : 21 mai 2018Bonjour,
Quelques éléments complémentaires suite à votre message.
dans mon cas, je peux rester rattachée à la mutuelle de mon mari uniquement jusqu’à un certain seuil de revenus.
Je n'avais jamais entendu ça d'une mutuelle. Je suis étonné. Mais effectivement, c'est important à prendre en compte dans votre business plan si vous devez rajouter cette protection sociale dans vos charges.
Aujourd’hui, nous avons déjà une mutuelle et une surcomplémentaire via mon mari. Dans ce contexte, est-il quand même nécessaire d’envisager une prévoyance maladie, ou ces deux niveaux de couverture suffisent-ils à me protéger efficacement ?
Attention, il ne faut pas confondre prévoyance santé (appelé souvent à tort "mutuelle") et prévoyance maladie. J'explique les différences dans ces 2 articles :
La prévoyance maladie de votre mari ne doit pas s'appliquer à vous. Elle est donc très importante.
avec un forfait kilométrique facturé aux clients.
Attention, en micro, cela rentre dans votre CA. Vous allez donc payer des cotisations sociales et de l'IR sur ce forfait.
-- Yann EURL IS depuis 2019